L'extrait présenté est l'un des passages clés de l'œuvre : Jean Bodin y expose sa conceptualisation de la souveraineté. L'oeuvre a pour originalité de faire de l'idée de souveraineté le centre de sa théorie politique. Dans un contexte d'instabilité majeure, Bodin décide de forger les bases doctrinales qui permettront de redonner à la monarchie des bases solides. Comment définit-il la souveraineté et comment s'exprime-t-elle ? Quelles en sont les limites ?
[...] Cela relève de la loi morale et non de la loi juridique. Mais quant aux lois divines & naturelles, tous les Princes de la terre y sont sugets, & n'est pas en leur puissance d'y contrevenir, s'ils ne veulent pas être coupables de lèze majesté divine Les lois divines ainsi que les lois naturelles sont les lois qui ne sont pas à l'origine des hommes. Ce sont des lois qui sont au dessus des hommes et qui proviennent de Dieu. [...]
[...] C'est dans le cadre de l'Etat que le pouvoir va le mieux se réaliser. De plus, souveraineté est la puissance absolue & perpétuelle d'une République Dire que la souveraineté est puissance perpétuelle signifie qu'elle n'est pas limitée dans le temps. Bodin fait l'hypothèse que le pouvoir souverain serait transféré à quelqu'un aussi longtemps qu'il vivra. Il se peut que la puissance absolue peut être donné à certains pendant un certain temps, qui, une fois écoulé, ne sont que sujet et non plus souverain. [...]
[...] Selon Jean Bodin, la République constitue une entité qui découle de la violence et de la force. La violence a donné source, & origines de la République Bodin s'étend sur l'importance de la guerre dans l'acquisition des Etats. Auparavant, nous indique Jean Bodin qu'il y eust ny cité, ni citoyen, ny forme aucune de République entre les hommes que la force, la violence, l'ambition, l'avarice, la vengeance eurent armé les uns contres les autres, l'issue des guerres, des combats, donnant la victoire aux uns, rendoit les autres esclaves Aucune structure, aucune institution, telle que la République, n'ont été mises en place pour cadrer et encadrer le pouvoir des uns et des autres. [...]
[...] Toutes ces marques illustrent la grandeur du pouvoir qui est entre les mains du souverain. Bodin entendrait donc définir quelque chose qui n'appartienne qu'à la souveraineté. Les marques de la souveraineté découlant précisément de l'analyse du concept de souveraineté, c'est donc une nécessité purement analytique qui relie à la souveraineté la puissance de donner la loi et de ne pas y être soumis. Limites de cette souveraineté Le Prince souverain ne peut se lier les mains». Le Prince dispose de sa volonté, il est maitre de ses actions. [...]
[...] L'ouvrage de Jean Bodin, Les six livres de la République, est d'une importance capitale dans la formation de la notion d'Etat, de la souveraineté. Il illustre l'évolution de la pensée au XVIe siècle. Alors que ce mot se diffuse uniquement au XVIe siècle, la notion est pourtant présente dès le XIIe avec l'affaiblissement du Saint-Empire romain-germanique. Il apparaît ici que le roi serait, dans les limites de son royaume, le titulaire d'un pouvoir indépendant et supérieur à tous les autres pouvoirs d'où la sentence le roi est empereur dans son royaume Jean Bodin a pour originalité de faire l'idée de souveraineté le centre de sa théorie politique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture