Ce texte nous propose une réflexion sur l'homme. Plus précisément, en opposant l'homme de la nature à l'homme civilisé, Rousseau tente de montrer en quoi la vie en société a transformé le cœur de l'homme, ce qui pourra permettre de comprendre l'origine des maux dont souffre la société. Sont-ils dus à la nature de l'homme ou bien au développement des relations humaines ? Pour résoudre ce problème, Rousseau va commencer par décrire ce que pourrait être une vie sauvage, naturelle, étrangère à la société (l.1 à l.7). On y voit alors une attitude fort simple. L'homme sauvage serait un animal paisible, rapidement satisfait et non belliqueux. La nature semble donc nous avoir destinés à une vie simple et pacifique. Or le contraste et saisissant si nous observons la vie de l'homme civilisé. La suite du texte (l.7 à la fin) présente justement la vie en société avec ces maux : ceux-ci ne sont pas attribués à la nature humaine, parfaitement innocente, mais plutôt à la logique qui fonctionne au cours des relations sociales.
Ainsi le texte permet-il d'apprécier la valeur de l'apport de la civilisation, de juger en quoi celle-ci est responsable des problèmes qu'elle connait. Reste que l'on pourra se demander jusqu'à quel point le tableau brossé par Rousseau est juste et complet. La société, en effet, n'est-elle pas plutôt le remède apporté à une violence bien naturelle ? Et cette logique du désir tant condamné par l'auteur ne pourrait-elle pas être appréhendée positivement comme source d'épanouissement de l'homme au sein de la société ?
[...] Une telle vie sauvage ne doit donc rien à la culture, à l'artifice. C'est un état de nature, état présocial permettant de décrire ce qu'est l'homme naturellement. Or le tableau que dresse le philosophe de l'homme sauvage est un tableau simple traversé par deux peintures complémentaires : L'homme sauvage, quand il a dîné est en paix avec toute la nature, et l'ami de tous ses semblables (l.1-2). Ce qui caractérise en premier lieu l'homme de la nature c'est sa préoccupation de satisfaire ses besoins naturels (se nourrir) ; en second lieu la relation essentiellement pacifique qu'il entretient avec ses semblables ami de tous ses semblables Cette exigence vitale et donc naturelle de répondre aux impératifs de la survie est ce qui dans la philosophie de Rousseau renvoie à la notion d' amour de soi Comme tous les animaux, l'homme cherche avant tout à pourvoir aux besoins qui l'assaillent. [...]
[...] Commentaire de texte: L'Homme sauvage et l'Homme civilisé, Jean-Jacques Rousseau Rousseau Dégager l'intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude ordonnée : L'homme sauvage, quand il a dîné est en paix avec toute la nature, et l'ami de tous ses semblables. S'agit-il quelquefois de disputer son repas ? Il n'en vient jamais aux coups sans avoir auparavant comparé la difficulté de vaincre avec celle de trouver ailleurs sa subsistance et comme l'orgueil ne se mêle pas du combat, il se termine par quelques coups de poing. [...]
[...] En effet l'égoïsme d'ambition fait parties des sources véritables du développement personnel de l'individu. Chercher à réussir permet de développer ses compétences. Kant parle même des vertus de l'insociabilité humaine sur les facultés de chacun. Les progrès de la civilisation sont dus uniquement à l'amour propre de l'individu de progresser, ce qui n'est possible que par un jeu de rivalités entre les hommes. Cela correspond à la logique libérale qui voit dans l'amour propre, l'égoïsme des dispositions certes moralement condamnable mais socialement efficace pour parvenir au bonheur collectif (A. [...]
[...] Le tableau proposé par Rousseau dans le premier moment du texte contraste avec ce que nous montre la vie civilisée décrite par le philosophe dans le second moment. Comme le remarque l'auteur ce sont bien d'autres affaires (l.7-8) : la vie en société n'obéit plus à la même logique parce que la situation n'est plus la même. Certes l'homme reste un être vivant et il faut donc comme dans la nature pourvoir au nécessaire c'est-à- dire manger. Mais déjà ici, il est clair qu'il a commencé à ne plus faire aussi simplement que l'homme sauvage. La civilisation, c'est aussi le travail et les techniques. [...]
[...] Rousseau parle alors d'un homme qui finira par tout égorger jusqu'à ce qu'il soit l'unique maître de l'univers (l.14-15). Devenir tout puissant, c'est chercher à être le tyran du monde entier parce que l'on a été tyrannisé par des désirs que l'on cherche coute que coute à satisfaire. La spirale du progrès est loin d'élever l'homme à la moralité. Elle en fait un meurtrier sanguinaire, sans pitié, mû uniquement par l'ambition c'est-à-dire le désir de richesse, le désir de gloire. L'homme héros (l.14) du progrès est le plus immoral de l'univers. [...]
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