Karl Marx, philosophe et économiste allemand du XIXe siècle, nous donne dans ce texte sa conception de l'histoire. Le terme est ambigu du fait qu'il désigne deux ordres de réalité très différents : d'une part, les évènements passés, c'est-à-dire la réalité historique objective, et d'autre part la recherche historique et la science du devenir des hommes et des sociétés, qui ne représentent que la face cachée de l'histoire. Et c'est la situation de l'homme par rapport à l'histoire qui est à l'origine de cette ambigüité. Marx évoque ici le rôle des hommes dans l'histoire. Si l'on peut affirmer qu'il n'y aurait évidemment pas d'histoire sans homme agissant en poursuivant des buts prévus, les hommes ne font pas librement l'histoire qu'ils veulent dans la mesure où ils sont soumis à des conditions que l'on a inculqué qui reposent sur la tradition et qui ne leur permettent donc pas d'être novateurs et libres. Au fond, le texte reprend à sa manière la vieille question des leçons de l'histoire.
[...] La fin du texte apparaît plus comme une utopie qui reste réalisable seulement si les hommes réussissent à prendre suffisamment de recul pour penser librement. En outre, l'histoire se fait-elle uniquement par les crises révolutionnaires ? S'il est vrai que la plupart du temps les révolutions sont le moteur de l'histoire, Karl Marx est ici trop catégorique en affirmant que se sont seulement celles-ci qui constitueraient un moteur. La découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, par exemple, fut un événement extrêmement important qui changea le cours de l'histoire. [...]
[...] L'histoire selon Marx Les hommes font leur propre histoire, mais ils ne la font pas de leur propre mouvement, ni dans des conditions choisies par eux seuls, mais bien dans les conditions qu'ils trouvent directement et qui leur sont données et transmises. La tradition de toutes les générations mortes pèse comme un cauchemar sur le cerveau des vivants. Et même quand ils semblent occupés à se transformer, eux et les choses, à créer quelque chose de tout à fait nouveau, c'est précisément à ces époques de crise révolutionnaire qu'ils appellent craintivement les esprits du passé à leur rescousse, qu'ils leur empruntent leurs noms, leurs mots d'ordre, leurs costumes, pour jouer une nouvelle scène de l'Histoire sous ce déguisement respectable et avec ce langage d'emprunt. [...]
[...] Mais ne doit-on pas soulever ici une omission importante : l'histoire se déroule selon le temps et le temps ne s'arrête jamais, les évènements non plus, par conséquent l'histoire existera toujours, même si les hommes vivent heureux et égaux. Il faut donc relativiser la vision de l'histoire si l'on suit cette vision idéale de Karl Marx. Nous pouvons penser que Karl Marx a un idéal mais sait très bien que cela reste de l'utopie dans la mesure où l'homme ne peut se détacher totalement des faits qui se sont déroulés antérieurement et des valeurs que la société lui a transmises et qui reposent sur la tradition. [...]
[...] L'homme pense donc qu'il agit par lui-même, mais en réalité, il agit selon des conditions matérielles, notamment économiques, que la société lui a transmises. Nous pouvons donc illustrer ce propos par une citation célèbre de Karl Marx, ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, mais au contraire leur existence sociale détermine leur conscience En outre, les normes et les valeurs transmises reposent sur les traditions des sociétés et donc sur le passé de celles-ci. Par une métaphore, la tradition de toutes les générations mortes pèse comme un cauchemar sur le cerveau des vivants Karl Marx veut montrer que les faits antérieurs sont ancrés en chacun des hommes qui donc, inconsciemment, s'inspirent du passé car ils le connaissent et ils ont parfois du mal à s'en détacher. [...]
[...] L'homme est capable de faire l'histoire selon ses propres mouvements s'il est libre en prenant du recul par rapport à l'histoire. Nous avons vu que pour l'auteur ce sont les rapports de production qui déterminent les relations sociales, les rapports de classe, inscrits au sein du processus de production. Or cette sphère du travail suscite de perpétuels conflits, c'est donc la lutte des classes qui donne un sens global à une évolution historique et qui devient le moteur ultime du devenir. [...]
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