La figure du souverain chez Thomas Hobbes - "Le Léviathan" étude des chapitres XVII et XVIII - "De Cives", étude du chapitre VI

Résumé du document

Thomas Hobbes est un philosophe anglais né en 1588. Durant la révolution anglaise, il s'exile en France en 1640, où il écrit "De Cive" en 1642 et "Le Léviathan", qu'il publie en 1651 à son retour en Angleterre. Le contexte historique agité, fait de guerres de religion en France et de guerres civiles, religieuses, politiques en Angleterre est probablement ce qui l'amène à développer une philosophie politique affirmant que le droit et la paix ne peuvent être maintenus que par l'absolutisme de l'Etat, strictement séparé de la sphère théologique.

Les chapitres que nous allons étudier dans De Cive et le Léviathan correspondent au même moment de la fondation de l'Etat, qui d'Empire dans De Cive devient République : après avoir décrit l'état de nature conflictuel et dangereux, Hobbes en déduit la nécessité de l'institution d'un souverain dont il légitime le caractère absolu. Le chapitre XVII du Léviathan sur l'institution de l'Etat par contrat est notamment un chapitre pivot, à la fois résumé des constatations qui le précèdent et ouverture d'une ère nouvelle de la théorie politique.

La question qui me semble devoir guider la lecture de ces textes est la suivante : comment, chez Hobbes, les hommes eux-mêmes, d'un état de nature à un état de société, parviennent à créer ensemble la figure du souverain et à légitimer son caractère absolu ?

Extraits

[...] Il n'invente pas la souveraineté (Bodin) mais première idée de l'Etat fondé sur un mécanisme politique rationnel. L'idée est que chaque homme dans le cadre d'un contrat confie sa force, son droit illimité à une autorité supérieure, comme s'il disait aux autres hommes : j'autorise cet homme ou cette assemblée, et je lui abandonne mon droit de me gouverner moi-même, à cette condition que tu lui abandonnes ton droit et que tu autorises toutes ses actions de la même manière Cet homme ou cette assemblée, c'est le souverain qui assurera sa sécurité en échange de son droit naturel - Contrat entre personnes qui remettent à un tiers non-contractant leurs responsabilités et leur droit naturel (puissance, intelligence, capacité de nuire, force ) de telle façon que ce tiers détenant exclusivement toute la force établisse la règle de droit et garantisse la sécurité. [...]

[...] Même s'il est considéré comme le théoricien de l'absolutisme, son œuvre n'est absolument pas conformiste : d'ailleurs, quatre ans après sa mort en 1679, son De Cive et son Léviathan sont condamnées par l'Université d'Oxford et brûlées sur un bûcher. [...]

[...] La figure du souverain chez Thomas Hobbes - "Le Léviathan" étude des chapitres XVII et XVIII - "De Cives", étude du chapitre VI Thomas Hobbes est un philosophe anglais né en 1588. Durant la révolution anglaise, il s'exile en France en 1640, où il écrit De Cive en 1642 et le Léviathan, qu'il publie en 1651 à son retour en Angleterre. Le contexte historique agité, fait de guerres de religion en France et de guerres civiles, religieuses, politiques en Angleterre est probablement ce qui l'amène à développer une philosophie politique affirmant que le droit et la paix ne peuvent être maintenus que par l'absolutisme de l'Etat, strictement séparé de la sphère théologique. [...]

[...] C'est une ligne fondatrice de l'œuvre de Hobbes, un véritable révélateur de ce qui, dans son contexte immédiat, a pu inspirer le souhait d'un Etat fort, coercitif, qui soit l' âme de l'Etat La condition de sujet Troisièmement, la majorité ayant par ses suffrages accordés proclamé un souverain, quiconque était en désaccord doit désormais s'accorder avec les autres (ch 18. P. 183) : injuste pour un sujet qui a ou n'a pas voté pour le souverain d'institution de ne pas se conformer aux décrets du groupe. [...]

[...] La nécessité de l'Etat D'où la nécessité d'un pouvoir irrésistible permanent pour faire respecter les lois et protéger chacun de la crainte de l'autre, comme des ennemis extérieurs. La finalité est en fait la paix et la sécurité Le chapitre 17 est un pivot du livre : toute sa première partie a servi à poser le cadre de l'état de nature dont découle ensuite l'émergence de l'Etat. Nous allons désormais étudier ce moment fictif fondateur, pivot de l'ouvrage et de la philosophie politique. II. [...]