Alexis de Tocqueville, né en 1805 et mort en 1859, était un homme politique, sociologue et historien français. Il a écrit entre autres un ouvrage : Considérations sur la Révolution parue dans le tome III d'Œuvres de l'éditeur Gallimard, collection « Bibliothèque de la Pléiade » en 2004. Cet extrait recouvre les pages 499 à 506.
L'édition originale est parue entre 1850 et 1858. Tocqueville nous décrit dans cet extrait le passage de la rédaction des cahiers de doléances à la naissance de la Révolution française (le chapitre VI) ; et comment face à tel dessein le peuple français oublia toutes les petites querelles pour se réunir en assemblée nationale afin de construire l'œuvre commune (chapitre VII).
[...] Commentaires de l'auteur Cette attitude des hommes, à l'image d'une passion, prêts à tout pardonner pour vivre heureux ensemble dans un but commun s'explique par le fait qu'ils étaient vraiment passionnés pour cette chose commune qui à leurs yeux représentait quelque chose d'immense, plus grand que leurs petits intérêts personnels. À côté de cette gigantesque construction, ils furent aptes à se dévouer, à faire le sacrifice des petites passions de leur cœur Le courage et le dévouement de ces hommes firent leur fierté. À l'image d'une pièce de théâtre, on peut dire que la France était au-devant de la scène et que les autres nations la regardaient. Le courage du peuple français fit naitre les applaudissements, l'admiration et l'espérance. [...]
[...] Les conditions favorisant la révolution La récolte de 1788 fut très mauvaise et les premiers mois de 1789 furent marqués par un hiver extrêmement rude, avec des gelées comme dans le nord de l'Europe : pendant deux mois, toute la France disparut sous une couche épaisse de neige comme les steppes de la Sibérie Tout ça influença la pensée des paysans qui souffraient de disette et de froid. La misère entraina la jalousie et envenima toutes les haines. Les conditions de vie des paysans à cette époque étaient tellement dures qu'il ne leur était pas compliqué de dire ce dont ils souffraient et surtout qui en était responsable. Chapitre VII : Comment les cœurs se rapprochèrent un moment et les âmes s'élevèrent quand on fut sur le point de se réunir en assemblée nationale I. [...]
[...] Et même s'il y a des chutes profondes, elle a des élans qui la haussent plus haut que tous les autres peuples. Approche critique À travers son texte, Tocqueville nous montre l'état d'esprit des hommes de la Révolution et les conditions qui les poussèrent à celle-ci. On se met aisément à la place d'un paysan et on comprend pleinement son ressenti à la lecture de cette phrase le paysan quittait son foyer à peine allumé, laissant une demeure froide et avec une famille affamée, pour aller rechercher avec quelques-uns de ses pareils ce qu'il avait à redire de sa condition C'est à travers une réalité assez choquante que Tocqueville nous fait comprendre les conditions d'un tel ressentiment de la part de ceux qui souffrent et le rapprochement des cœurs dans cette souffrance. [...]
[...] Au Moyen Âge il y avait surtout des sociétés aristocratiques composées de petits fragments de démocratie En 1789 le Tiers État était composé de vingt millions de paysans qui ne s'étaient jamais occupés d'affaires publiques. Mais un jour les habitants composèrent pour la première fois depuis le début de la monarchie le cahier des doléances du Tiers État. Si tout le monde a pris la peine de se déplacer, c'est parce que la liberté de voter n'était pas un mensonge C'était un vote universel, une délibération et une enquête universelle. [...]
[...] On ne parle pas des guillotinés, tout se passe comme si on était dans le camp des révolutionnaires. Pour conclure, on peut dire que ce texte est original dans le sens où l'on tend à se mettre à la place d'un paysan pour comprendre les raisons pour lesquelles la Révolution a eu lieu. Le passage d'une volonté d'intérêts particuliers aux intérêts communs et cette volonté de vouloir être heureux malgré toutes les anciennes querelles en disent long sur leur état d'esprit qui à mon gout est enviable sur ce point. [...]
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