Projet né de la traduction d'un dictionnaire anglais, l'Encyclopédie est une œuvre monumentale élaborée par Diderot et d'Alembert dès 1747, et composée de 17 volumes de texte et de 10 volumes de planches. Sous-titrée « Dictionnaire raisonné des arts, des sciences, et des métiers », son objectif n'est pas seulement de récapituler l'ensemble des connaissances acquises au 18e siècle, mais elle se donne aussi pour but de critiquer et de dénoncer les institutions du royaume. Diderot, philosophe des Lumières né à Langres le 5 octobre 1713 dans une famille de couteliers, commence à écrire afin de subvenir aux besoins de sa fille et de sa femme, la lingère Anne-Toinette Champion. Malgré l'anglophobie qui règne en France, les philosophes des Lumières et en particulier Diderot s'intéressent de près aux idées qui leur parviennent d'Angleterre, où, contrairement à la France, la Monarchie n'est pas absolue, mais constitutionnelle, ce qui signifie que le pouvoir est partagé entre le Parlement et le Roi. C'est donc sous le règne de Louis XV, en 1751, dans une période de bouillonnement intellectuel et politique que les deux premiers volumes de l'Encyclopédie sont publiés.
[...] En effet, pour lui, aucun homme n'a reçu le droit de commander aux autres ce qui consiste en une critique directe de la Monarchie Absolue de droit divin. Dès le premier paragraphe, Diderot énonce une idée fondamentalement nouvelle : en lien avec les idées des Lumières, Diderot présente la raison comme un moyen d'accéder à la liberté (l.2-3). On peut noter qu'auparavant, l'idée d'honnête homme dans le sens où l'on doit respecter les lois et les dogmes sans discuter ni remettre en cause l'ordre établi, prédominait dans la société. [...]
[...] Après avoir exposé au lecteur le plan de son argumentation, Diderot analyse la première forme d'autorité : la violence. II- Ceux qui subissent cette forme d'autorité y sont totalement soumis et sont privés de liberté par le pouvoir d'un seul homme. Pour Diderot, cette autorité est contestable, autoritaire, arbitraire, illégitime, injuste et sans règles. On peut ainsi noter une mise en évidence d'un rapport de force entre l'individu qui domine tous les autres et ceux qui sont dominés, par le biais du champ lexical de la violence. [...]
[...] Il emploie le terme de culte qui n'est pas sans rappeler celui de la personne royale. Cependant Diderot insiste sur le fait que ce culte n'a aucune importance : tout le monde sait que ce ne sont que des apparences, et que le seul être pour lequel le peuple éprouve un profond respect, non pas par contrainte, mais par volonté, c'est Dieu. Ce que Diderot désapprouve, ce ne sont pas précisément ces cultes, mais plutôt l'esprit de leur établissement (l.32), c'est-à- dire le fait que le Roi pense être réellement vénéré au même titre que Dieu. [...]
[...] Le quatrième paragraphe de cet article est sans doute le plus important pour Diderot. IV- Avec cet article, Diderot prend beaucoup de risques, car il émet une critique très violente de l'autorité politique et s'en prend ainsi à la façon de gouverner du Roi. Il dénonce tout d'abord celui qui s'empare du pouvoir par la force ; il le définit comme un usurpateur et un tyran (l.17), en opposition au terme prince Diderot pense également que l'autorité exercée par le Roi devrait avoir des limites. [...]
[...] Néanmoins, il précise que le rapport de force peut s'inverser : Diderot évoque ici une situation de renversement politique. En effet, l'auteur utilise un procédé d'ironie lorsqu'il s'agit de la légitimité du peuple à se soulever contre son tyran (l.11 à 12) : ils secouent le joug [ ] avec autant de droit et de justice que l'autre qui le leur avait imposé Ainsi, c'est la loi du plus fort (l.13) qui détermine qui doit obtenir l'autorité sur les autres lorsqu'elle a pour origine la force ou la violence. [...]
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