« Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a pas de Constitution. » Montesquieu apparaît comme le premier théoricien empirique des grands ensembles politiques et de la distinction entre les pouvoirs, bien que Locke avant lui ait déjà établi et nommé les trois formes de pouvoirs : l'exécutif, le législatif et le judiciaire, qui ne portait pas encore cette dénomination.
Montesquieu va plus loin, dans son ouvrage "De l'esprit des Lois", paru en 1748. Il exprime cette pensée moderne notamment au livre XI chapitre 6 et au livre XIX chapitre 27.
[...] La particularité des thèses tient à leur caractère innovant (en 1748, la France était encore loin de la révolution De plus, elles sont promises à une postérité certaine. Même malgré la fin de la séparation des pouvoirs en Angleterre avec le gouvernement de cabinet une nouvelle séparation apparaît, entre majorité et opposition. Tocqueville partagera, un siècle plus tard, cette même fascination pour les systèmes, bien que dans un style très différent. Enfin, A. Destutt de Tracy se permet de marquer une limite à l'aspect visionnaire du grand philosophe, en affirmant qu'il n'avait pas vu qu' il n'y a en droit qu'une puissance, la volonté nationale», dans son obsession d'y observer les séparations. [...]
[...] Il y a une double dichotomie : entre les deux pouvoirs et entre les partisans de l'un et de l'autre. L' effet de la liberté - La liberté : un mécanisme de pouvoir produisant l'impuissance du pouvoir selon Pierre Manent. Pour Montesquieu, il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir - L' effet de la liberté est un phénomène qui apparaîtrait, selon Montesquieu au cas où l'un des pouvoirs prendrait l'ascendant sur l'autre : les citoyens se porteraient naturellement au secours de celui qui s'affaiblit, car ils sont membres de la société civile avant d'être partisan d'un des 2 pouvoirs, et un pouvoir trop fort les menace. [...]
[...] "De l'esprit des Lois", Montesquieu, livre XI chapitre 6 et livre XIX chapitre - la séparation des pouvoirs Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a pas de Constitution. Selon Pierre Manent, la démocratie est une organisation des séparations Cette définition non conventionnelle du régime démocratique s'appuie sur l'affirmation de six distinctions dans l'État : séparation des professions, séparation de l'Église et de l'État, de la société civile et de l'État, du représenté et du représentant, des sciences et des valeurs et enfin, des pouvoirs. [...]
[...] Ainsi, le citoyen obéit naturellement aux lois, car cela revient dans la théorie à s'obéir à lui-même. Cette séparation peut néanmoins justifier les pires oppressions contre le peuple, c'est pourquoi elle s'articule avec la séparation des pouvoirs Car la liberté politique ne se trouve que dans les gouvernements modérés et que lorsqu'on n'abuse pas du pouvoir car tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ; il va jusqu'à ce qu'il trouve les limites. Le dynamisme créé par cette articulation est essentiel, ces deux parties se neutralisant, se stimulant et se limitant l'une l'autre. [...]
[...] N'oubliant pas ses origines de nobles, Montesquieu maintient l'idée d'une deuxième chambre de nobles dont les charges seraient héréditaires. Le pouvoir de cette assemblée est moindre : il faut qu'elle ( ) n'ait de part à la législation que par sa faculté d'empêcher, et non par sa faculté de statuer L'assemblée des nobles n'est ainsi capable que de s'opposer aux décisions de l'assemblée élue du peuple, pour maintenir ses privilèges. - Exécutif : la puissance exécutrice doit être dans les mains d'un monarque.» Elle doit limiter les entreprises du législatif, mais la réciproque est inutile, car l'exécutif a ses limites en lui-même. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture