« Les lois sont les rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses. » C'est sur cette phrase assez énigmatique que s'ouvre "De L'esprit des Lois", œuvre de Montesquieu parue en 1748 à Genève et ayant nécessité plus de vingt années de travail fastidieux, de voyages et d'observations à travers toute l'Europe.
Montesquieu, aristocrate libéral et philosophe des Lumières s'inscrit dans la lignée de Locke, dans une période de contestation de l'absolutisme. Conseiller du Parlement de Bordeaux, puis Président à mortier et enfin membre de l'Académie française, il se fit d'abord connaître avec son œuvre épistolaire critique à l'égard de l'absolutisme, "Les Lettres persanes ".
Le passage étudié correspond aux chapitres II et III du Livre I. Il s'agit donc d'une sorte d'introduction à l'ensemble de son œuvre. Montesquieu y distingue deux types de lois : les lois de la nature et les lois dites positives, comme on a coutume aujourd'hui de distinguer le droit naturel (inhérent à l'homme) du droit positif (créé par l'homme pour rendre la vie en société possible). Puis il définit ce qu'il entend par « esprit des lois » et la manière dont il étudiera cet « esprit des lois » dans la suite de son œuvre. Dans quelle mesure est-il possible de définir un « esprit des lois » compte tenu de la multitude de lois existantes ?
[...] Il conclue avec sagesse en déclarant le gouvernement le plus conforme à la nature est celui dont la disposition particulière se rapporte mieux à la disposition du peuple pour lequel il est établi. Le droit civil qui régit les rapports entre les individus. Il résulte de la réunion des volontés des individus. (cf. contrat social de Rousseau). Montesquieu place donc la loi au centre des rapports sociaux, s'éloignant de la vision idéaliste d'une loi comme reflet d'un ordre supérieur, que l'on peut retrouver notamment chez Bodin. [...]
[...] C'est donc en ce sens qu'il faut comprendre ce que disait Montesquieu au chapitre 1 à savoir que les lois ( ) sont les rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses C'est cette loi des lois, tous ces rapports ( ) que l'on appelle l'esprit des lois Ainsi, il existe certains invariants dans les lois positives. De plus, la loi positive est dans tous les cas le produit de la raison humaine. La loi en général, est la raison humaine en tant qu'elle gouverne tous les peuples de la terre ; et les lois politiques et civiles de chaque nation ne doivent être que les cas particuliers où s'applique cette raison humaine Donc, bien que les lois positives soient propres à chaque société, quelques constantes demeurent. [...]
[...] "De l'Esprit des Lois", Montesquieu (1748) - livre chapitres II et III, les lois de la nature et les lois positives Les lois sont les rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses C'est sur cette phrase assez énigmatique que s'ouvre De L'esprit des Lois, œuvre de Montesquieu parue en 1748 à Genève et ayant nécessité plus de vingt années de travail fastidieux, de voyages et d'observations à travers toute l'Europe. Montesquieu, aristocrate libéral et philosophe des Lumières s'inscrit dans la lignée de Locke, dans une période de contestation de l'absolutisme. [...]
[...] Montesquieu s'appuie ainsi sur le cas d'un homme sauvage retrouvé à l'état primitif dans une forêt et qui avait peur des autres hommes, pour appuyer son idée d'un état de nature dominé par la crainte réciproque et donc par une certaine paix entre les hommes. Une fois la fiction posée, Montesquieu en déduit un ensemble de lois dites naturelles, et communes à tous les hommes. De l'existence de lois de la nature indépendantes des sociétés Montesquieu mentionne 5 lois de la nature. Tout d'abord, nous avons vu que selon Montesquieu, les hommes éprouvent à l'état de nature une crainte réciproque. De cette crainte mutuelle découle un sentiment d'égalité devant le danger et donc un état de paix. [...]
[...] Dans un premier temps, nous analyserons l'homme à l'état de nature afin d'en extraire les lois de la nature. Puis, dans un second temps, nous étudierons l'homme en société et les lois positives qui résultent de cet état. I L'homme à l'état de nature : des lois universellement partagées A l'image de Hobbes ou Rousseau, Montesquieu va créer une situation fictive précédant l'établissement des sociétés, un état de nature, d'où il va tirer un ensemble de lois dites naturelles. Un état de nature dominé par la crainte Contrairement à Hobbes pour qui l'état de nature est un état de guerre où l'homme est un loup pour l'homme - Montesquieu considère qu'à l'état de nature les hommes sont faibles et conscients de leur faiblesse et éprouvent donc une crainte réciproque. [...]
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