Œuvre monumentale entreprise par Jean d'Alembert et Denis Diderot, l'Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers par une Société de gens de lettres se présente comme un dictionnaire des connaissances du XVIIIe siècle. Elle s'inspire ainsi de dictionnaires de la fin du XVIIe siècle comme le Dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle paru en 1698, qui aborde des thèmes controversés en matière de religion et de philosophie. Au départ, l'Encyclopédie était une entreprise plus modeste que le recueil massif d'informations historiques, scientifiques et philosophiques qu'elle finit par devenir. Après quelques faux départs, le riche libraire parisien André le Breton et 3 associés engagent Diderot en 1747 pour diriger une traduction française de la Cyclopedia or Universal Dictionary of Arts and Sciences de l'anglais Ephraim Chambers publiée à Londres en 1728. L'Encyclopédie a une portée politique et critique, par certains articles sur la monarchie absolue, la pensée dominante et l'organisation sociale. C'est pour cela qu'elle sera condamnée au feu en 1952, puis interdite le 6 février 1759, par le Parlement de Paris, sous l'influence de Fleury. L'ouvrage est cependant protégé par des personnes importantes comme Malesherbes, directeur de la librairie qui n'hésita pas à entreposer dans son hôtel les exemplaires interdits.
[...] Il y a donc un jeu implicite : il fait l'éloge d'un système et la critique de tous les autres. Il semble être un partisan du despotisme éclairé, CAD, une monarchie où les élites intellectuelles contribuent à la postérité de l'état alors que d'autres, sous l'influence anglaise, défendent un régime représentatif comme Holbach, philosophe allemand dans l'article Représentants. II- Dans le paragraphe 4 du texte, Diderot s'attaque à la monarchie absolue de droit divin. En effet, pour les Lumières qui s'opposent aux injustices, privilèges, corruption de la justice, esclavage la pire des aliénations s'incarne dans la religion institutionnalisée. [...]
[...] La loi proviendra ainsi de la volonté générale et sera l'unique pouvoir souverain. Ainsi, Diderot met en avant l'importance des sujets dans les prises de décisions politiques. Conclusion : A à une époque où la raison devient le moteur d'une transformation optimiste du monde, capable de casser le cycle des violences ind et coll et d'assurer le progrès et le bonheur du genre humain, on assiste à un changement de statut de l'écrivain, de l'homme de lettres, du philosophe qui a un désir d'instruire et de vulgariser et non plus celui de plaire ou de servir les intérêts des grands ou du roi. [...]
[...] Par exemple, le terme joug qui désigne un instrument d'agriculture servant à atteler des animaux de trait et de les diriger insiste sur l'idée de contrainte que subit le peuple. Diderot marque également l'opposition entre celui qui commande et ceux qui obéissent (l.10), expliquant ainsi que le peuple n'a pas d'autre choix que de se soumettre au souverain, qui maintient son pouvoir grâce à la force et à la violence. Néanmoins il précise que le rapport de force peut s'inverser : Diderot évoque ici une situation de renversement politique. [...]
[...] Or la politique de Louis XV est loin d'être en accord avec ce principe fondamental d'une société bien policée. En effet, la politique de prestige nécessite une augmentation excessive des impôts que les sujets ont de plus en plus de mal à accepter, la révolte parlementaire est toujours active, les idées des Lumières, de par leur diffusion, contribuent à la naissance d'une opinion relativement contestataire de la politique menée par le pouvoir. Ainsi, ce que Diderot dénonce aussi par-dessus tout, c'est le fait de se donner entièrement et se soumettre sans faire preuve de raison à la volonté et au caprice (l.35) d'un seul homme. [...]
[...] D'autre part, Diderot nous rappelle que c'est parce que l'homme ne s'appartient pas qu'il ne peut pas appartenir à un autre homme : l'homme appartient à Dieu, " maître aussi jaloux qu'absolu " (l.23). Ce que Diderot qualifie de crime d'idolâtrie (l.27), c'est le culte de la personne du Roi. Pour lui, le culte royal est une insulte au culte religieux que l'on doit à Dieu, car le roi a beau être un monarque, il reste néanmoins la créature de Dieu. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture