Les travaux majeurs d'Emmanuel Kant portent sur la faculté de raisonner. Ils sont exposés dans ses trois grandes « critiques » . Chef de file des « Lumières » allemandes, représentant du nationalisme philosophique, Kant introduit un regard critique sur la production du savoir. Pour lui, le problème du lien entre la théorie et la pratique n'a pas été totalement résolu par l'essor de la pensée rationnelle et sa victoire sur les opinions religieuses. Bien au contraire, le doute subsiste sur la validité de tout savoir.
La philosophie kantienne entend donc réfléchir aux usages de la raison et à ses limites. Elle montre en général que la connaissance (celle qui relève des sciences, mais aussi celle qui a trait au jugement ordinaire) ne reflète pas tant les propriétés objectives des choses que des « intuitions » forgées par le regard subjectif de l'esprit humain, un regard dépendant de l'expérience sensible et des catégories posées à priori.
[...] Le droit : fondement de l'unité et de la paix Comme la plupart des philosophes des Lumières, Kant a la passion de la liberté. A tous les niveaux, la liberté doit succéder à l'arbitraire, aux querelles, à la violence. Pour cela, Kant souhaite encourager tous les moyens de contribuer à la réalisation d'une humanité rassemblée et pacifiée La liberté : le but et la fin du droit Pour Kant, la recherche de la liberté humaine constitue le seul but légitime de la vie en société. [...]
[...] Chevalier, U Colin ; Dictionnaire des oeuvres politiques, sous la direction de François Châtelet, Olivier Duhamel et Evelyne Pisier, P.U.F. Dictionnaire de la pensée politique. Auteurs, oeuvres, notions, de Dominique Colas, Larousse. L'histoire de la philosophie politique en cinq volumes, dirigée par Alain Renaut. L'histoire de la philosophie politique de Leo Strauss et Joseph Cropsey (1963) (P.U.F., coll. [...]
[...] Kant diverge clairement, ici, avec la pensée constitutionnaliste de 1789. Pour lui, c'est la coexistence pacifique entre les hommes, au niveau de la société, qui leur assure une vie libre. L'inverse n'est pas vrai : la défense de la liberté ne conduit pas naturellement à la paix sociale. La vision kantienne révèle à cet égard une double influence : celle des théories du droit naturel (l'intérêt pour les normes fondamentales régissant la vie en société) ; celle de Rousseau et de sa conception unanimiste de la loi (la théorie de la volonté générale). [...]
[...] Son projet de paix perpétuelle rêve d'une nouvelle ère pacificatrice dans les relations internationales et d'un monde ou le droit serait soumis aux exigences de la moralité La paix perpétuelle Le projet de paix perpétuelle rêve d'une humanité réconciliée avec elle- même grâce à la mise en place d'un ordre juridique élargi au niveau international. L'objectif avoué du projet de paix perpétuelle est plus qu'ambitieux : au jeu de la guerre qui menace sans cesse les peuples doit se substituer un ordre de liberté, un ordre où tous les êtres humains pourraient vivre pacifiquement. Penser la paix n'est pas une illusion politique rappelle Kant à ses éventuels détracteurs : c'est un idéal vers lequel l'humanité doit tendre. Pour cela, plusieurs conditions doivent être réunies. [...]
[...] C'est l'ordre légal et non la morale qui guide alors la politique. Dans le contexte de paix, les hommes doivent être en mesure de conditionner les choix de l'Etat. Ce sont alors les fins morales qui guident la politique Bibliographie Histoire des idées politiques de Jean Touchard, t. II, P.U.F., coll. Thémis ; Histoire des idées politiques depuis la Révolution, de Philippe Braud et François Burdeau, Domat Montchrestien Nouvelle histoire des idées politiques, sous la direction de Pascal Ory, Pluriel ; Histoire des idées politiques de Marcel Prélot et Georges Lécuyer, Dalloz. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture