Nicolas Machiavel, penseur italien de la Renaissance acquiert au cours de sa carrière diplomatique pour la ville de Florence une riche connaissance du monde dans lequel il vit. En 1512, les Médicis reviennent au pouvoir à Florence. Machiavel est alors emprisonnée puis banni du territoire florentin et se retire dans sa propriété. Il commence alors la rédaction de son "Discours sur la Première décade de Tite-Live ". Mais il l'interrompt en 1513 pour commencer la rédaction du Prince.
Ces deux ouvrages se font totalement écho et pour comprendre l'un il faut le mettre en parallèle avec l'autre. Dans les Discours Machiavel explore à la lumière de l'histoire de Rome les moyens nécessaires pour l'instauration en Italie d'une véritable république. Dans le chapitre étudié en particulier – le chapitre XLVII du Livre premier – Machiavel s'attarde sur le jugement du peuple et sur sa compétence à juger.
[...] C'est la raison pour laquelle celui-ci considère sa démarche comme bien-fondé. Ainsi, Machiavel utilise à deux reprises l'expression pour ainsi dire en masse pour souligner le fait que le peuple est porté par cette notion de mouvement massif. Ainsi : Le peuple crut, en se considérant pour ainsi dire en masse, cette demande très raisonnable de sa part et voulut l'obtenir à tout prix. Ou encore : Le peuple est encore sujet à se tromper lorsqu'il juge les évènements et les causes en général, et pour ainsi dire en masse ; mais quand il en vient au détail et au particulier il s'aperçoit bien de son erreur. [...]
[...] Ce chapitre amène à mettre en lumière un élément clé de la pensée de Machiavel : les dirigeants doivent s'adapter en fonction des circonstances. III. Comment les gouvernants arrivent à maintenir le système en place a. L'habile technique des gouvernants pour maintenir l'état des choses Machiavel conclut sa démonstration par ces mots : . jamais un homme sage ne doit fuir le jugement du peuple sur tels objets particuliers comme la distribution des places et des dignités. C'est la seule chose sur laquelle le peuple ne se trompe jamais. [...]
[...] Le peuple a beau être plus nombreux et donc représenter une opinion largement partagée, il est incapable de faire un choix. Il est bien obligé de reconnaître, comme Pacuvius le conclut, que si les gouvernants sont à cette place, c'est qu'il existe bien une raison et que pour assurer la survie du système, il est plus sain de leur laisser le pouvoir. Il est capable de revendiquer, mais incapable de proposer, de choisir, d'influer sur son destin politique. Il reconnaît que cette capacité revient aux gouvernants. [...]
[...] Les responsables de cette situation ne peuvent qu'être les gouvernants. En effet, d'après ces hommes, le désordre les sert plus qu'il ne les met en danger, car il leur permet de justifier toutes leurs actions y compris celle qui pourraient menacer la liberté du peuple. L'appréciation de ces hommes change totalement à partir du moment où ils arrivent au statut de gouvernant : Il arrivait souvent que ces hommes étaient élevés à la souveraine magistrature ; et là, voyant les choses de plus près, ils connaissaient la véritable cause des désordres, les dangers qui en résultaient et la difficulté d'y remédier. [...]
[...] Dans cet ouvrage, Machiavel met en avant la virtu du Prince. La virtu est la capacité d'adaptation du Prince face aux évènements. Mais cette virtu est avant tout bénéfique pour le Prince dans le sens où elle lui permet de garder son pouvoir. On retrouve la même idée ici. En dépit des revendications du peuple, par leur adaptabilité, par leur gestion de la situation, ceux qui possèdent le pouvoir parviennent à le conserver. La fortune n'est qu'une donnée avec laquelle les gouvernants composent. [...]
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