Dictionnaire philosophique, la loi salique - Voltaire (1764) - De quelle manière l'étude des origines de la loi salique permet-elle à Voltaire de remettre en cause la question de la succession royale féminine ?

Thèmes abordés

Dictionnaire philosophique, la loi salique, Voltaire, 1764, loi salique, origines, succession royale, femme, religion, morale, vengeance, droit pénal, loi naturelle, Aristote, Jérôme Bignon, Pharamond, objectivité, histoire française, sainte Écriture

Résumé du document

La loi salique est la loi des francs saliens. Sa première version a probablement été rédigée à la fin du règne Clovis, à la fin du Ve siècle, par les grands du royaume. Elle a pour principal objectif de faire cesser le système de vengeance privée qui régissait majoritairement le système juridique à cette époque. Ainsi, elle est constituée essentiellement de dispositions à caractère pénal et oblige à recourir à la justice publique. Elle consacre par ailleurs l'utilisation de modes de preuve irrationnels tels que l'ordalie, et prône un modèle fondé sur une forte solidarité familiale. La loi salique est par ailleurs particulièrement connue pour le fait qu'elle a déterminé un mode de succession royal excluant les femmes qui a perduré pendant de nombreux siècles. C'est à ce point précis que se réfère notamment Voltaire dans cette entrée sur la loi salique, constitutive de l'un des 118 articles qui composent le Dictionnaire philosophique.

Extraits

[...] Ainsi, Voltaire débute son argumentaire par un inventaire des supposées origines de la loi salique qu'il s'empresse de contester et d'en prouver l'absurdité. Il poursuit en remettant en cause plus particulièrement les origines littéraires de la loi salique. La contestation des origines littéraires de la loi salique Voltaire évoque dans un second temps les divergences tant aux origines littéraires de la loi salique. Il aborde tout d'abord la question de l'auteur : « Le président Hénault répète dans sa Chronique ce qu'on avait dit au hasard avant lui, que Clovis rédigea la loi salique en 511 ». [...]

[...] Son auteur est l'un des grands penseurs français du XVIIIe siècle. Philosophe des lumières, dramaturge, poète, historien, polémiste, il a marqué ce siècle par ses idées révolutionnaires et ses nombreux combats : le libéralisme, la laïcité, mais aussi la justice, puisque Voltaire était également un fervent légaliste. Son Dictionnaire philosophique tient à rendre compte de toutes ses idées par un exposé précis et organisé, et s'inscrit dans un contexte de remise en question de la monarchie, et plus généralement de tout le système français. [...]

[...] Voltaire condamne ces nombreuses sources erronées et les auteurs qui les répandent, comme en témoigne son allusion à une fable de la fontaine, Le singe et le dauphin, dont la morale est qu'il ne faut ni mentir ni tromper. Ainsi, Voltaire démonte une à une toutes les certitudes concernant la loi salique : ses auteurs, le roi à l'origine de sa rédaction, son origine culturelle . Il remet ainsi en question les fondements de la loi salique, et donc son contenu, sur lequel repose toujours tout le système successoral français au XVIIIe siècle. L'auteur présente ensuite une critique de la loi salique d'un point de vue plus historique. [...]

[...] Dictionnaire philosophique, la loi salique - Voltaire (1764) - De quelle manière l'étude des origines de la loi salique permet-elle à Voltaire de remettre en cause la question de la succession royale féminine ? Le texte étudié est un extrait du chapitre concernant la loi salique du Dictionnaire philosophique de Voltaire, œuvre visant à présenter la pensée philosophique, religieuse, politique et morale de l'auteur. Plus précisément, cet extrait porte sur les origines de la loi salique et son lien avec le mode de succession royal en France. [...]

[...] « Les autres ont adjugé depuis le trône à des princesses ; la France a conservé l'ancien usage ». Voltaire fait toutefois le constat, a son époque, que de nombreuses nations ont remis en cause la question de la succession royale féminine, au contraire de la France. Mais s'il a remis précédemment en cause l'absurdité de la loi salique ; comme son fondement douteux, il admet pourtant que cette règle de succession, qu'il critique, tire sa force du temps, et qu'il semble par conséquent impossible de la remettre en cause. [...]