Du contrat social, Rousseau, état de nature, monarchie européenne, pouvoir souverain, théorie du droit naturel, théorie du droit social, exercice de la volonté générale, avantages du contrat social, liberté
Dans Du contrat social, Rousseau s'emploie à penser un régime politique dans lequel l'homme, créature essentiellement libre à l'état de nature, ne soit pas « dans les fers ».
Dans un contexte européen monarchique (notamment en France, où il réside pendant de nombreuses années) où les inégalités sociales sont profondes et asservissent, selon Rousseau, les hommes de toutes classes sociales confondues, il s'agit pour Rousseau de penser une manière de faire du politique, de la société, un prolongement de la liberté naturelle perdue [...]
Au chapitre IV, « Des bornes du pouvoir souverain », Rousseau s'emploie donc à définir les limites de ce pouvoir souverain qui n'a de sens qu'en tant que sa volonté est celle de chacun. La volonté souveraine n'est pas étrangère aux sujets du contrat social : elle est leur volonté et le pouvoir souverain ne trouve à s'exercer qu'en tant qu'il oeuvre pour le bien commun.
[...] ] par conséquent de la nature de l'homme ». La volonté générale n'est rien d'autre que la volonté individuelle de chacun des cocontractants, appliquée par chacun à chaque autre, générale aussi bien « dans son objet » que « dans son essence », partant « de tous pour arriver jusqu'à tous ». Ainsi, la théorie de la souveraineté du Contrat social ne tolère aucun engagement des individus par le souverain qui ne soit motivé par la nécessité du vivre ensemble, aucune « chaîne inutile à la communauté ». [...]
[...] En effet, les citoyens ne sont soumis qu'à des conventions dont ils sont, solidairement avec tous les autres, les auteurs. Ainsi, puisqu'ils n'obéissent qu'à eux-mêmes à travers tous les autres - c'est-à-dire aux lois collectives dont ils sont pour ainsi dire les cosignataires - il n'en va pas d'une « convention du supérieur avec l'inférieur, mais une convention du corps avec chacun de ses membres ». C'est en ce sens que des bornes sont imposées au Souverain « tout absolu, tout sacré, tout inviolable qu'il est ». [...]
[...] Il faut bien comprendre que cette seconde forme de droit ne confère pas une liberté illimitée aux individus, mais elle n'est pas pour autant un asservissement. En effet l'aliénation de certains droits individuels dans le cadre du pacte social est une aliénation consentie - et même choisie - par les individus qui en sont les parties. Cette aliénation est la condition par laquelle l'intérêt de chacun est assuré par l'exercice de la volonté générale : « Les engagements qui nous lient au corps social [ . ] travailler pour autrui sans travailler aussi pour soi ». [...]
[...] CONCLUSION Rousseau a donc montré dans ce chapitre que le souverain, en tant que détenteur de la volonté générale, n'est pas le porteur d'une volonté étrangère à chacun des membres qui constituent son corps. Il est au contraire celui qui applique à chacun la volonté de tous à la fois, dans le cadre de conventions dont chacun est à la fois l'auteur et le sujet. Dans ce contexte, il n'en va pas tant d'une aliénation des volontés individuelles que d'un échange profitable, qui associe et solidarise les intérêts particuliers, un échange fondé sur l'utilité, et le libre consentement. [...]
[...] Il se penche ensuite sur l'exemple du contentieux qu'il distingue de la volonté générale, et donc de l'exercice du pouvoir souverain, en tant qu'elle est opposition de volontés particulières. Cela permet à Rousseau de préciser, dans un dernier mouvement, le caractère utilitaire, et essentiellement bénéfique à chacun, d'un pouvoir souverain régi par la volonté générale, qui n'aliène pas tant qu'elle favorise les intérêts de chaque volonté individuelle. Droit naturel et droit social Dans un premier temps, la définition du pouvoir souverain est présentée par Rousseau à travers une analogie, qui assimile le corps politique (l'État ou la cité) à un corps biologique. [...]
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