En recherchant pourquoi les institutions politiques sont nécessaires aux hommes en société, Jean-Jacques Rousseau expose le besoin que l'homme éprouve de ses semblables pour satisfaire ses désirs et besoins. C'est ainsi qu'il prétend répondre à la question : quel est l'intérêt des hommes à vivre en société ?
Sa réflexion montre différents niveaux de besoins pour l'homme pour ensuite exposer les multiples conséquences de besoins naturels et primitifs comme ceux liés à l'argent. De nombreux paradoxes sont soulignés par ces liens sociaux. Un homme voulant agir seul, coupé de toute société, peut-il prétendre à une évolution dictée par ses besoins ?
Une forme d'esclavage est soulignée dans ce texte. Cette faiblesse provient de notre cupidité : ce désir de l'argent nous fragilise. Le juste milieu entre besoins et passion doit être trouvé. Il explique ensuite que nos ennemis nous sont indispensables malgré nos différences. Il montre aussi que ce besoin profite à tout le monde, mais qu'on le veut sans les contraintes.
[...] Il y a donc un paradoxe : la recherche de l'assouvissement des désirs conduit à l'apparition d'une dépendance plus le besoin est important. Spinoza affirme qu'être libre, c'est être raisonnable La perte de son autosuffisance est-elle raisonnable ? Cette aliénation de la liberté d'action est paradoxale car l'homme agit principalement et toujours dans son intérêt personnel sauf contraintes. Cette faiblesse apparente de l'action individuelle peut s'accentuer par d'autres facteurs. La cupidité est une faiblesse : les hommes se ressemblent par leurs envies d'argent. [...]
[...] "Le Contrat social", Jean-Jacques Rousseau - Livre "Commençons par rechercher d'où naît la nécessité des institutions politiques" Texte Commençons par rechercher d'où naît la nécessité des institutions politiques. La force de l'homme est tellement proportionnée à ses besoins naturels et à son état primitif, que pour peu que cet état change et que ses besoins augmentent, l'assistance de ses semblables lui devient nécessaire, et, quand enfin ses désirs embrassent toute la nature, le concours de tout le genre humain suffit à peine pour les assouvir. [...]
[...] Rousseau veut ensuite montrer que l'homme ne connait pas de limite du désir car il hyperbolise en expliquant que les plus fortes envies ne peuvent être effectuées même avec l'aide de toute l'humanité. L'expression à peine montre que rien n'est suffisant pour assouvir tous ses désirs. Le proverbe La fin justifie les moyens va bien dans le sens de la thèse de Rousseau : on est prêt à tout pour obtenir ce que l'on veut. Et cette quête du pouvoir peut se retourner contre soi-même. Nietzche a dit : Parvenir à la puissance se paie cher : la puissance abêtit. Cet abêtissement sera remarqué sous une autre facette. [...]
[...] Dans le contexte du texte, cela signifie que l'on accepte l'aide de son semblable pour pouvoir assouvir ses besoins dans son intérêt personnel mais on est plus réticent à l'idée d'apporter son aide qui pourrait être une perte de temps. L'expression Je t'aime, moi non plus illustre cette idée. Donc l'entre-aide entre les personnes est toute relative. Plusieurs facteurs interviennent. La nature de l'homme n'influe pas sur l'aide à apporter. On ne peut donc pas prévoir quel sera le degré d'entente entre deux parties. Pour montrer cela, Rousseau oppose plusieurs adjectifs montrant l'accord et le désaccord. [...]
[...] Cette entre-aide fondera la bienveillance entre les hommes malgré quelques failles humaines La nécessité des institutions politiques vient de ce besoin d'aide des hommes pour assouvir ses désirs. Cependant, on peut se demander si un homme seul peut exercer des fonctions, essentielles ou accidentelles. Tout individu dispose à sa naissance d'une indépendance naturelle. Cette indépendance est bien sûr occultée pendant l'enfance mais retrouvée lorsque l'individu peut assumer sa vie personnelle. Mais un homme ne peut être destiné à vivre solitairement sans former, sans appartenir à un groupe familial ou social. [...]
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