Hannah Arendt nous montre que le XXe siècle a complètement changé le statut de l'homme qui est désormais un membre d'un ensemble qui le dépasse et dont il ne peut s'échapper. Elle montre que l'homme vit dans un monde où la technique prend de plus en plus d'importance, et, où le politique s'impose sans possibilité d'écart ou de fuite.
Ce monde, montre-t-elle, est également celui des pires violences et barbaries. À partir de ce point là, Hannah Arendt commence sa réflexion sur l'originalité radicale de notre époque. Elle va fonder ses œuvres sur le caractère unique de cette période de l'histoire, celle du totalitarisme. Hannah Arendt, allemande d'origine juive qui, poussée à l'exil par le régime nazi fonde ses œuvres à partir de sa propre expérience d'apatride.
La vita activa est devenue au fil des siècles, à cause de la philosophie, un terme à connotation négative. L'expression « vita activa » est aussi ancienne que notre tradition de pensée politique.
Cette tradition est née d'une circonstance historique spécifique : le procès de Socrate et le conflit entre les philosophes et la polis. La vie active ou politique était alors considérée comme une vie dans laquelle on accorde du temps uniquement aux choses ni nécessaires, ni utiles (C'est ce que devait fuir l'homme, c'est-à-dire le loisir). Pour Arendt, il s'agit d'inverser cette tradition.
[...] La vita activa bafouée : l'explication des dérives du socialisme Hannah Arendt explique très bien comment ces trois activités puisque mal gérées, ont provoquées les dérives des régimes socialistes et notamment celui dont elle a été le plus témoin, celui du régime nazi. Le travail, qui relevait de la sphère privée, emplit progressivement le domaine public : l'homme privilégie alors son appartenance à une espèce qui a des buts communs et un intérêt général. Cet intérêt général est notamment la production de richesses qu'il convient de valoriser ; l'espace public se socialise et ceci engage trois conséquences majeures : L'homme perd une grande part de son espace de liberté politique et devient soumis dans ses actes publics à l'intérêt général. [...]
[...] "La condition de l'homme moderne", Hannah Arendt - "Je propose le terme de vita activa pour désigner trois activités humaines fondamentales : le travail, l'œuvre et l'action" I. Condition de l'homme moderne, dans la continuité de la réflexion d'Hannah Arendt Hannah Arendt nous montre que le XXe siècle a complètement changé le statut de l'homme qui est désormais un membre d'un ensemble qui le dépasse et dont il ne peut s'échapper. Elle montre que l'homme vit dans un monde où la technique prend de plus en plus d'importance, et, où le politique s'impose sans possibilité d'écart ou de fuite. [...]
[...] Biographie de l'auteur et influences Née en Allemagne, à Hanovre, en 1906, de parents juifs Hannah Arendt montre, dès ses études secondaires, une précocité extrême en philosophie. La brillante intelligence et l'éducation universitaire de la jeune juive aurait pu faire d'elle rapidement un philosophe de profession, si l'histoire universelle ne lui avait épargné la persécution et l'horreur concentrationnaire qu'au prix d'un exil à Paris de 1933 à 1941. À l'université de Marbourg, elle reçoit avec engouement l'enseignement de Martin Heidegger (philosophe allemand spécialiste des questions de l'être), durant l'élaboration de son oeuvre Sein und Zeit Être et Temps en français, publié en 1927). [...]
[...] Comparé à son premier grand livre, Les origines du totalitarisme (1951), le second chef-d'œuvre de Hannah Arendt, Condition de l'homme moderne (1958), semble marquer un changement de registre inexplicable, mais toujours en rapport avec l'histoire personnelle de l'auteur ainsi qu'avec ses influences. Le premier avait consacré d'emblée son auteur penseur politique de premier ordre. Voici maintenant une œuvre de philosophie fondamentale dont le lien avec la théorie politique paraît ténu. Les origines du totalitarisme est un ouvrage de pensée politique qui s'efforce de conceptualiser à l'extrême les composantes du régime totalitaire. [...]
[...] L'action, dans la mesure où elle se consacre à fonder et à maintenir des organismes politiques, crée la condition du souvenir, c'est-à-dire l'Histoire. Toutefois, l'action est la plus étroitement liée à la condition humaine de natalité : le commencement ne peut se faire sentir dans le monde que parce que le nouveau venu possède la faculté d'entreprendre du neuf, c'est-à-dire d'agir. De plus, l'action étant l'activité politique par excellence, la natalité est, pour Arendt, la catégorie centrale de la pensée politique. Mais la condition humaine dépasse les conditions dans lesquelles la vie est donnée à l'homme. [...]
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