Hobbes Léviathan chapitre XVII
Commentaire du chapitre XVII du Léviathan de Hobbes et critique du texte, avec description de la théorie hobbesienne sur la genèse de l'Etat et les conditions de son apparition, critique de la vision aristotélicienne et naturaliste de la sociabilité de l'homme, caractéristiques du Léviathan, et critique de Rousseau et Léo Strauss sur la théorie de Hobbes
[...] La guerre représente pour l'auteur le moteur central des relations interindividuelles : Hobbes, dans sa théorie de l'émergence du Léviathan, affirme que l'état de guerre est au centre des relations humaines. L'auteur répond à l'objection qui consisterait à dire que la constitution d'un groupe humain permettrait d'assurer à chaque individu sa sécurité physique. Hobbes démontre ainsi que chaque regroupement repose sur des intérêts individuels qui refont surface dès la défaite de l'ennemi commun. Ces intérêts neutralisent d'autre part la protection qu'apporterait le groupe pour plusieurs raisons : - L'homme, calculateur et dominateur, pour se prémunir de toute agression, adopte une logique conquérante par principe de précaution. [...]
[...] La raison entrainerait une compétition permanente entre les hommes, puis par conséquent la guerre. - L'homme pour Hobbes est principalement mû par son égoïsme, notamment par la satisfaction de ses désirs. Cet égoïsme apparaît donc en contradiction avec la recherche de l'intérêt général, puisque que contrairement aux fourmis et aux abeilles, leurs intérêts particulier et général ne sont pas antinomiques. L'homme ne peut donc pas désirer l'intérêt de la société puisque celui-ci désire se placer au-dessus d'elle. - Dans l'administration des affaires communes, l'homme contrairement aux insectes éprouve le désir permanent d'émettre un jugement ou des critiques sur ses gouvernants, ce qui constitue pour Hobbes un nouvel argument contre la sociabilité naturelle de l'homme. [...]
[...] L'auteur souligne donc la nécessité de construire un « pouvoir visible » fort, capable de tenir en respect chaque individu et d'apporter la paix au sein des rapports humains. II) Réfutation de la théorie aristotélicienne au profit de la théorie conventionnaliste : Selon Hobbes, l'homme n'est en aucun cas naturellement un « animal politique » : Dans le chapitre XVII, Hobbes s'oppose à la tradition aristotélicienne en considérant un homme non pas naturellement sociable, mais sociable par intérêt et nécessité. [...]
[...] Cependant, l'argument de la convention demeure insuffisant pour assurer sa stabilité au cours du temps. Hobbes évoque donc la nécessité « d'un pouvoir commun qui les tienne en respect et dirige leurs actions en vue de l'intérêt commun » Le Léviathan, une puissance souveraine née de conventions interindividuelles : A partir de la multitude, grâce à la théorie du contrat, le principe du contrat situé au cœur de la théorie de Hobbes permet de créer un pouvoir unique « qui puisse réduire toutes leurs volontés, par la règle de la majorité, en une seule volonté » Le contrat se traduit par la formule suivante : « j'autorise cet homme ou cette assemblée, et je lui abandonne mon droit de me gouverner moi-même, à cette condition que tu lui abandonnes ton droit et que tu autorises toutes ses actions de la même manière ». [...]
[...] Grâce à son éloquence, celui-ci est capable de « présenter aux autres ce qui est bon sous les apparences du mal et ce qui est mauvais sous les apparences du bien » A l'aide de sophismes, l'homme est donc apte à créer de l'insatisfaction par son éloquence, et donc de la rivalité entre ses semblables. - Hobbes souligne le fait que les insectes ne ressentent pas « l'injure », mais seulement le plaisir ou la douleur. Au contraire, les hommes éprouvent des états psychiques plus avancés comme « l'offense ». L'homme, bien que disposant de toute son aisance et de ses richesses, sera toujours à se quereller avec autrui. - Pour conclure son argumentation, l'auteur affirme la rationalité de la théorie conventionnaliste face à la théorie naturaliste. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture