guerre, paix, Raison d'Etat, circonstances exceptionnelles
Pour Alain, l'Etat échoue dans sa finalité première, celle d'assurer la sécurité de ses citoyens, puisqu'il peine à résoudre le dilemme de la sécurité rendant toutefois patente l'absurdité de la guerre. Mais l'absurdité de l'Etat pour Alain ne se limite pas à cela, puisqu'il nous décrit ce Léviathan comme L'animal sans tête qui s'égare constamment dans sa vanité et sa sottise.
[...] Alain écrivait en ce sens « L'honneur national est comme un fusil chargé. Les conflits d'intérêt sont l'occasion des guerres ; ils n'en sont point la cause. ». C'est dans cette optique que chaque Etat, chez Alain, structure un « système d'attente de la guerre » qui ne cesse de se perfectionner dans les casernes, dans les états-majors et les services secrets, dans la diplomatie, dans l'industrie et jusque dans les écoles. On assiste donc à une institutionnalisation de la violence. [...]
[...] Si Alain s'oppose à la guerre en raison de son attribut dévastateur pour l'humain, comme nombre de ses collègues, il n'en reste pas moins critique à l'égard de la responsabilité de l'Etat et de l'opinion commune, invitant chaque homme à distinguer sa pensée de ses actions : obéir sans pour autant consentir, accepter l'Etat sans asservir son esprit à son profit, tel est le message de conclusion d'Alain. Bibliographie Alain, Eléments de philosophie Paris, Éditions Gallimard (1941), Sixième édition pages Alain (Emile Chartier), Mars ou la guerre jugée. [...]
[...] De plus, l'engagement des hommes dans la guerre est reconnu par Alain, puisque tout comme lui, ils doivent répondre à leur devoir de citoyens, quoiqu'ils puissent blâmer moralement l'action. Toutefois le dilemme de la sécurité repose pour Alain sur l'idée selon laquelle chaque Etat pour assurer sa sécurité, comme bien rare, met en place un appareil militaire organisé et discipliné et mobilisent l'intégralité de ses hommes, mais un trop plein de sécurité devient une menace pour les autres et pour soi-même, les uns les autres se sentant plonger à un moment dans l'insécurité, déclenchant une défense spontanée traduite par la guerre. [...]
[...] L'homme critique face à cette force ne peut qu'être conscient de cette absurdité faute de ne pouvoir rien faire d'autre que de l'accepter dans les faits, comme l'a fait Alain en s'engageant dans la Première Guerre Mondiale. En effet, une opinion contraire vient rappeler à l'autre toute sa lâcheté d'esprit lorsqu'il s'est abandonné à l'opinion commune, ayant alors pour seule réponse la force. « Le Léviathan écrase ceux qu'il n'entraine pas » c'est pourquoi pour Alain seul « le mépris obéissant est roi ». [...]
[...] C'est par ce jeu qu'une folle conception, comme celle de la guerre à laquelle s'oppose l'esprit solitaire, peut s'imposer à tous sans que personne pourtant ne l'ait jamais formée de lui-même et par libre réflexion. Conclusion Pour conclure, selon la pensée d'Alain l'Etat est hors de la société, sans raison. Il agit avec une logique qui lui est propre, s'adonnant à des futilités sans n'être pour autant la stricte expression de la volonté générale. L'Etat échoue ainsi dans sa finalité première, assurer la sécurité, dans les temps que l'on nommerait d' « exceptionnels ». Cette tâche même étant absurde compte tenu du paradoxe qu'elle engendre : la sécurité pour l'insécurité, soit la guerre. [...]
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