"Hegel fait quelque part cette remarque que tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d'ajouter la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce" (p.13). Marx établit donc une comparaison entre la Révolution française de 1789 et la révolution de 1848.
Le 24 février, date de la chute de Louis Philippe, jusqu'au 4 mai 1848, date de la réunion de l'Assemblée constituante est une période correspondant au prologue de la révolution (p.22), c'est en effet à ce moment que le prolétariat proclame la république sociale. Cependant, l'avènement de la république déclenche aussi le rassemblement des anciennes puissances sociales (p.24) qui trouve appui dans la grande masse de la nation : les paysans et les petits-bourgeois.
Le 4 mai, l'Assemblée nationale issue des suffrages de la nation est élue dans le but de ramener à la mesure bourgeoise les résultats de la révolution (p.24). La république sociale laisse donc place à la république bourgeoise, malgré la manifestation du 15 mai et l'insurrection de juin.
Cependant, Marx souligne le fait que ces républicains bourgeois ne constituent pas une classe, mais une coterie de bourgeois, d'écrivains, d'avocats, d'officiers et de fonctionnaires d'esprit républicain, et dont l'influence reposait sur l'antipathie personnelle que le pays ressentait à l'égard de Louis Philippe (p. 32).
[...] Il ne fallait donc pas mettre l'accent sur l'individu, au risque de présenter le coup d'Etat à partir d'un point de vue erroné. Proudhon, lui commet la même erreur, c'est-à-dire que sans le vouloir il fait l'apologie de Napoléon. De plus, Proudhon s'intéresse aux motivations idéologiques qui poussent les hommes à agir sans les ancrer ces mobiles dans la structure de la société dans lesquels ils s'incèrent. Ainsi, Marx souhaite démontrer que le coup d'Etat n'est pas le fait d'un seul homme, mais de toutes les conditions matérielles et historiques qui ont gangréné la société française. [...]
[...] Ainsi, l'originalité du 18 Brumaire de Louis Bonaparte est évidemment d'être un ouvrage contemporain aux faits qu'il narre, mais aussi de présenter les événements en adoptant un point de vue holiste. Le coup d'Etat est le fait de la lutte des classes, et non de la volonté d'un seul individu. Il brise ainsi le mythe véhiculé par les autres ouvrages abordant le thème, et permet ainsi d'offrir une représentation essentielle dans notre monde actuel, l'individualisme règne, mais nous sommes pourtant toujours autant déterminé par les structures sociales, notre personne comme l'Histoire. [...]
[...] Ils établissent tout de même la Constitution de la IIe république dont Marx a souligné la vulnérabilité. En effet, seuls les paragraphes où sont fixés les rapports du président avec l'Assemblée nationale sont ( ) sans contradiction possible ce qui permet aux républicains d'assurer leur propre sûreté (p.37). Cette constitution ne pose aucune barrière législative à une prise de pouvoir par la violence, le président ne peut se débarrasser de l'Assemblée nationale que par voir inconstitutionnelle, en supprimant la Constitution elle-même. [...]
[...] De cet événement, Marx en retire une constatation : la bourgeoisie française s'était cabrée contre la domination du prolétariat travailleur, et c'est elle qui mit au pouvoir le sous-prolétariat ayant à sa tête le chef de la société du 10 décembre (p.161). De plus, Marx se demande pourquoi le prolétariat parisien ne s'est pas soulevé après le 2 décembre (p.165). II. Partie commentaire Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte de Karl Marx est un ouvrage pamphlétaire publié en 1852 sous forme d'articles dans une revue allemande. Le livre est réédité un peu plus tard par les libraires, mais toujours peu diffusé (500 à 1000 exemplaires). [...]
[...] La bourgeoisie devait annuler la force de la Montagne et pour cela l'attirer hors de l'Assemblée nationale dans la rue, lui faire reprendre ses schémas révolutionnaires. Le bombardement de Rome par les troupes françaises en fut l'élément déclencheur. Cet acte violait l'article V de la constitution qui interdit à la République française d'employer des forces militaires contre les libertés d'un autre peuple (p.68). En conséquence, le 11 juin 1849, Ledru-Rollin, chef de la Montagne, dépose la mise en accusation de Bonaparte et de ses ministres. [...]
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