Baudelaire, Fleurs du Mal, Haussman, rénovation, dépassement du réel, perte d'identité, aliénation, spleen, foule, imaginaire
Il s'agit de voir comment la rénovation haussmanienne est vu par l'auteur et comment celà influe et permet toutes les particularités stylistique de Baudelaire dans les Fleurs du Mal
[...] Baudelaire ressent le besoin de s'évader de ce monde moderne, et c'est pour cela que Paris dans Les Fleurs du Mal n'est qu'un point de départ qui sert de ressort tendant vers un imaginaire. Dans un des épilogue inachevé de ce recueil, le poète écrit : « Tu m'as donné ta boue et j'en fais de l'or », ce Paris alors fangeux (décrit comme nous l'avons vu) sert de matériau premier à la sublimation de l'imaginaire baudelairien. Irrémédiablement tous ces symptômes du Spleen, causé par cette reconstruction de Paris, engendrent chez Baudelaire le besoin de surpasser le réel, le monde connu en tendant vers un imaginaire inconnu qu'il lui est possible de formater. [...]
[...] Et c'est de l'expérience de la perte, du spleen, que découle ce dépassement du réel qui constitue le cœur de Les Fleurs du Mal. Finalement ce que Baudelaire produit au sein de sa poésie c'est réussir à faire cohabiter le monde qui l'entoure et son monde intérieur, qui sublime l'horrible réalité. En effet même si Baudelaire perçoit Paris dans tout ses défauts et dans sa corruption de l'homme, il est obligé de composer avec cette ville, puisqu'il ne peut pas renier totalement le réel sans sombrer dans la folie. [...]
[...] Ainsi, comment l'expérience de la perte engendrée par le monde moderne est-elle mise en exergue au sein de Les Fleurs du mal ? Tout au long de Les Fleurs du mal, des symptômes crées par la perte sont disséminés dans les poèmes et il faut alors les réunir et en comprendre la totalité pour expliquer la nouvelle maladie qui ronge le poète. L'un des premiers symptômes causé par l'expérience du monde moderne est la perte totale de repère. Dans le poème « Le Cygne », le poète se compare au cygne et à la négresse ; ces deux figures sont victimes de pertes significatives de repère dans leur existence. [...]
[...] D'ailleurs dans le poème « Le voyage » qui clos le recueil, il exprime son souhait de quitter « ce pays [qui] nous ennuie » et de partir « Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau ». Pour conclure, l'expérience de la perte provoque le Spleen, maladie du siècle, qui perturbe l'homme dans sa propre identité, ses repères et le pousse vers l'aliénation. L'homme se retrouve dépossédé et impuissant face à ce monde moderne. Cependant c'est cette perte qui est à l'origine de la création poétique de Baudelaire, puisqu'elle l'engage à découvrir une solution pour trouver une place dans ce monde : une place qui serait entre réalité et imagination. [...]
[...] Baudelaire parle de « Fourmillante cité » dans Les sept Vieillards et tout au long du poème on voit ce phénomène de ressemblance entre les êtres se déclencher et mener le spectateur à l'aliénation. Baudelaire prend le personnage du vieillard car il lui permet de créer le sentiment de la profonde angoisse et d'épouvante que le narrateur ressent face à ce phénomène. Par ailleurs dans ce poème on rejoint l'idée d'errance puisque « Le spectre en plein jour raccroche le passant », l'homme ne peut se soustraire à cet état fantomatique puisqu'il a perdu tous ses repères et toute notion d'individualité dans le monde moderne. [...]
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