La Bible et le fusil, Maurice BANDAMA, modernité romanesque, écriture moderniste
La littérature dans son ensemble est une œuvre de grande envergure. La largesse de son application implique non seulement les œuvres écrites mais aussi les œuvres orales. Le concept de littérature, ne privilégiant pas donc pas l'un de ces domaines par rapports à l'autre se charge de mener à leur égard un regard ou une observation simultanée. Cela est d'autant plus intéressant dans la mesure où cette indexation équilibrée donne à tout critique l'option et le libre champ de mener des jugements de valeurs à l'endroit de l'un et/ou de l'autre de ces faces de la littérature. Toutefois il est utile de préciser qu'au delà des univers que se chargent de décrire avec toute la charge d'esthétique que cela peut bien porter, les œuvres littéraires sont à considérer du point de vue du pays, de l'époque, du milieu ou elles s'inscrivent, du courant auxquels elles appartiennent et du genre qui sous-tend leur évaluation.
[...] La mort sous la plume de Maurice BANDAMA prend un autre visage. En effet pour arriver à ses fins, il démystifie la mort sous trois angles. Le premier consiste en la mise sur scène des morts. Il leur fait incarner un plein rôle de personnages qui, à l'instar des vivants défendent leurs droits et se soucient du sort de l'humanité. Voici comment ils s'expriment : Assez ! Assez ! Nous ne pouvons même plus dormir en paix dans nos tombes. [...]
[...] Ceci étant, la fiction se perçoit comme une possibilité de création jointe à l'esprit de créativité avec pour profonde manifestation la succession des événements relatés mues par la capacité de réflexion et d'imagination du créateur. Cette autonomie que donne la fiction ou précisément selon le mot de d'Edem KODJO la liberté que donne la fiction donne une ouverture opportuniste au scripteur qui dessine avec aisance l'image du monde qu'il entend construire. Ce qui est bien aussi l'aplanissement du champ pour ambition moderniste. La modernité est le caractère de ce qui est moderne. [...]
[...] Cette attitude irresponsable est rageusement vitupérée par Maurice BANDAMA qui initie la modération et la droiture. Pour cela, il ne manque pas de souligner l'adoption du régime communiste dans la société africaine tant adonnée à la corruption. Il conçoit désormais le président comme un père qui doit pouvoir entretenir la cohésion et l'harmonie sociale. Il va sans dire que l'unilatéralité des prises de décisions doit s'estomper au profit d'une collectivité née dans le multipartisme et agissant dans le multipartisme. Pour cela, il parle de démocratie à l'africaine une démocratie qui ne peut fonctionner équitablement sans la justice qui inaugure le respect du droit social. [...]
[...] Ils ne sont que des êtres de papier selon Roland BARTHES ou des vivants sans entrailles, des assemblages de signes et d'indices proposés à une lecture créatrice. L'intrigue, linéairement construite est abandonné au profit de mise en série, de jeu de variation et de répétions. En définitive, on retient que le romancier peut inventer ses propres formes, toujours plus larges et souples, proches souvent du poème. Le roman devient de plus en plus roman de l'écriture, de l'œuvre en train de se construire. [...]
[...] Remarquons à ce niveau que tout lecteur potentiel ou non est vite attiré par le style et l'usage du mot dans La Bible et le fusil par l'auteur Maurice BANDAMA. D'abord nous sommes interpellés par des mots étrangers à la langue française et qui en plus des interjections françaises elles-mêmes, donne une coloration assez surprenante et intéressante au texte. A ce sujet, nous avons Oualaï kaï des expressions nouvelles qui investissent le livre d'un esprit nouveau. Toutefois, le contexte d'utilisation de ces mots et le ton qui accompagne leur expression préfigure non seulement l'invitation du lecteur à croire en la véracité des propos avancés mais aussi la relation d'un sentiment de désolation. [...]
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