Mythe du sauveur, super héros, Umberto Eco, naïveté politique, comic books
Dans son étude consacrée à Superman, Umberto Eco soulignait la naïveté politique fondamentale du super héros, et s'étonnait qu'il déploie des « trésors d'énergie […] pour s'organiser des spectacles de bienfaisance afin de recueillir de l'argent au profit des orphelins » alors que « d'un homme capable de produire en trois secondes travail et richesses en des proportions astronomiques, on serait en droit d'attendre les plus époustouflants bouleversements de l'ordre mondial, d'un point de vue politique, économique et technologique ».
Umberto Eco fait référence aux comic books publié par DC dans les années 50/60 qui selon lui, ne se distinguent pas pour leur engagement politique.
[...] Dans le film, alors qu'il l'emporte dans ses bras dans le ciel de Metropolis, Superman dit à Loïs : Vous dites que le monde n' a pas besoin d'un sauveur, mais chaque jour j'entends les gens prier pour qu'on en leur envoie un Superman est aussi consacré dans sa dimension de mythe universel : Il est devenu le pur héros solaire sauvant le monde de manière cyclique. Il est de fait de renvoyer dans le temps du mythe, suspendu dans la légende. [ ] Superman n'est pas le justicier lancé dans une croisade personnelle. Ce n'est pas un guerrier. C'est fondamentalement un héros, capable de triompher de difficultés immenses sans y chercher un quelconque gain personnel. [...]
[...] On se rend compte que Superman n'est que la réapparition de croyances anciennes, tout comme la plupart des figures héroïques. Mythes et super-héros d'A. Nikolavitch (2011) : La comparaison entre Superman et Hercule va de soi : Superman accompli des exploits fabuleux et les accroches publicitaires liées au personnage, sont là pour appuyer, s'il en était besoin, l'analogie. Les comic books de super-héros jouent quasiment selon les mêmes règles que les mythes anciens, qu'ils soient grecs, égyptiens, babyloniens voire aztèques. [...]
[...] La colère est un sentiment qui lui est quasiment inconnu Mythes et super-héros, A.NIKOLAVITCH Il faut croire que malgré ce monde fini, rationnel et individualiste, notre société continu d'avoir ses mythes. On voit que le super-héros n'est finalement rien d'autre qu'une forme syncrétique du héros mythologique, du saint, du prophète, revêtu de couleurs multicolores. Un mythe moderne, à la fois populaire et désacralisé. A la fin du film, Loïs Lane se remet à son ordinateur pour écrire un nouvel article Pourquoi le monde a besoin de Superman Le monde a métaphoriquement besoin de Superman parce que la société ne peut pas se passer de mythe. [...]
[...] Superman était parti sans aucune explication : il a voyagé jusqu'au fin fonds de l'univers à la recherche des restes de la planète Krypton, et à présent certain d'être le dernier représentant d'un monde anéanti, il revient dans son vrai foyer. Nous sommes dans un certain désenchantement du monde, on n'a plus besoin de Superman car le monde est devenu fini, rationnel et individualiste. Pour Will Eisner et Al Jaffee, deux auteurs majeurs de la bande dessinée américaine, la parenté entre Superman et les croyances chrétiennes est évidente. [...]
[...] On voit qu'à la même époque, les histoires de Superman le montre en train de prendre le pouvoir. Action Comics # : couronné King of Earth” Action Comics # : “Superman as the Dictator” , le super héros devant le siège des Nations Unies et annonce I'm talking about over the world World Finest # : on voit des milices en uniforme qui brandissent des drapeaux aux couleurs de Superman et qui honorent le super-héros du salut nazi. Malgré tout, Umberto Eco montre la pureté politique de Superman mais elle n'est jamais remise en cause car toutes les histoires se terminent de manière à ce qu'il y ai un rebondissement où on révèle que l'image du super- héros a été usurpée ou que le récit n'était qu'en réalité, un simple cauchemar. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture