Commentaire de texte type bac : Colette, "Les Vrilles de la vigne", 1908
1/ La complicité de la narratrice avec ses deux compagnes
2/ Comment ce passage traduit le bonheur de cet instant ?
[...] Dans cet extrait, Colette nous fait donc revivre un moment magique où elle a été en parfaite harmonie avec la Nature : en communion avec ses deux compagnes à quatre pattes, elle savoure le bonheur simple, mais intense d'une promenade sous la neige. Montherlant qualifiait Colette « écrivaine naturelle ». À la lecture de cette « Rêverie du Nouvel An », on ne peut que le rejoindre : dans cet extrait, elle restitue à merveille une ambiance et le bonheur simple que procure la Nature. [...]
[...] « Les vrilles de la vigne » est un recueil de courtes nouvelles publié en 1908. Colette y exprime sa nostalgie et son adoration de la Nature propre au village de son enfance. Dans l'extrait donné à étudier, intitulé « Rêverie du Nouvel An », l'écrivain raconte une promenade à Paris, sous la neige, avec ses deux chiennes. Nous montrerons dans une première partie la complicité que la narratrice partage avec ses deux compagnes à quatre pattes. Puis, dans une deuxième partie, nous analyserons comment le passage traduit le bonheur de l'instant vécu. [...]
[...] Ils vivent une expérience commune, avec des sensations communes. Ils se distinguent des autres parisiens, qui bien loin de s'amuser à courir dans les rues de Paris enneigées, se sont repliés chez eux : « Dans mon quartier désert, nous avons couru comme trois folles » (l.10-11). Là où, par temps de neige, la vie ralentit, et plus particulièrement en ville où tout devient vite compliqué, au contraire, le trio s'active et s'anime. En témoigne, par exemple, la multiplicité des verbes d'action que l'on relève dans le texte : de joie, le trio a « couru », « galopé », « gratté ». [...]
[...] L'écrivain prête aux animaux des intentions et des sensations propres aux humains. Ainsi, à la ligne lorsqu'elle dit que le trio était sorti « pour contempler la neige », comme si les chiens pouvaient apprécier la beauté d'un spectacle ou d'un paysage à la manière des humains. Cette impression d'identité commune aux trois personnages est d'ailleurs renforcée par l'emploi répété du pronom « nous » (lignes 31) et du possessif « notre » ou « nos » (l.31, « dans nos veines » ; l.13, « notre joie »). [...]
[...] À la fin de l'extrait, Colette revient au présent. Nous sommes alors au retour de la promenade, c'est un moment de repos et de silence (« nous nous taisons toutes trois »). Le retour au calme se traduit par un rythme plus lent et un phrasé long après la profusion des verbes d'action décrivant la promenade : « Le souvenir de la nuit, de la neige, du vent déchaîné derrière la porte fond dans nos veines lentement et nous allons glisser à ce soudain sommeil qui récompense les marches longues » (l.29-33). [...]
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