En quoi l’évocation d’un monde très éloigné du sien permet-elle de faire réfléchir le lecteur à la réalité qui l’entoure ?

Thèmes abordés

récit, monde imaginaire, notion de société, conscience de la réalité, grands navigateurs

Résumé du document

Le XVIIème et le XVIIIème siècle sont propices aux récits impliquant un monde différent du nôtre. D'une part, c'est au XVIIème siècle que naissent les récits de voyages outre-Atlantique de grands navigateurs et d'autre part le XVIIIème siècle est le siècle des Lumières : ceux-ci se servent de mondes éloignés imaginaires afin de construire leur argumentation. Le terme « monde très éloigné » ne renvoie pas forcément à un monde imaginaire, il renvoie à un monde différent, dont les coutumes, les traditions sont différentes des nôtres.
Le mot « monde » renvoie en réalité à la notion de société. Le terme « réfléchir » peut permettre de dire que l'argumentation de l'auteur ne sera pas forcément explicite, que le lecteur pourra apporter sa propre interprétation du récit. La réalité qui nous entoure renvoie simplement au monde dans lequel nous vivons, à nôtre façon de vivre, à nos coutumes et traditions.

Extraits

[...] L'auteur peut amener le lecteur à cette réflexion grâce à une utopie ou une contre-utopie afin de faire réfléchir le lecteur sur son malheur ou son bonheur. L'auteur peut, grâce à l'évocation d'une société différente, nous faire prendre conscience de l'absurdité de nos coutumes, nous faire prendre du recul. Mais l'évocation d'un monde très éloigné du notre n'a pas toujours eu pour premier but de nous faire réfléchir, en effet durant le siècle des Lumières le but premier était d'éviter la censure. [...]

[...] En quoi l'évocation d'un monde très éloigné du sien permet-elle de faire réfléchir le lecteur à la réalité qui l'entoure ? Le XVIIème et le XVIIIème siècle sont propices aux récits impliquant un monde différent du nôtre. D'une part c'est au XVIIème siècle que naissent les récits de voyages outre-Atlantique de grands navigateurs et d'autre part le XVIIIème siècle est le siècle des Lumières : ceux-ci se servent de mondes éloignés imaginaires afin de construire leur argumentation. Le terme monde très éloigné ne renvoie pas forcément à un monde imaginaire, il renvoie à monde différent, dont les coutumes, les traditions sont différentes des nôtres. [...]

[...] Après avoir montré que l'évocation d'un monde très éloigné du nôtre permet de nous faire prendre conscience de la réalité qui nous entoure, nous allons maintenant voir que l'évocation d'un monde différent permet de combattre des idées assimilées comme normales dans notre société. L'évocation d'un monde éloigné du nôtre permet de combattre des idées assimilées comme normales dans notre propre monde, dans notre propre culture ; ces idées seront différentes dans un autre monde. En effet, alors que tout le monde accepte l'idée de maître-esclave au XVIIIème siècle, Marivaux écrit la pièce de théâtre, l'Ile aux esclaves, donc la scène se passe sur une île imaginaire et où la relation maitre- esclave est totalement chamboulée. [...]

[...] Après avoir montré que l'évocation d'un monde éloigné dans un récit permet d'apporter une réflexion nouvelle sur notre société, nous allons maintenant voir que l'évocation d'un monde très éloigné du nôtre permet de nous faire prendre conscience de la réalité qui nous entoure. En effet, l'évocation d'un monde différent du nôtre et le meilleur moyen de nous faire prendre conscience de la réalité qui nous entoure car nous sommes très attachés à nos principes et avons du mal à prendre le recul nécessaire sans un dépaysement. [...]

[...] L'habillement est entré dans nos mœurs mais le récit de Jean de Léry permet de nous ouvrir les yeux (et donc de nous faire réfléchir) sur cette subtilité de la société. Au XVIIIème siècle, l'idée qu'il faut beaucoup pour être heureux est très présente chez les Français. Fénelon dans Les Aventures de Télémaque défend cette idée : ce superflu amollit, enivre, tourmente ceux qui le possèdent Ce passage sert combattre l'idée que le principe du toujours plus sert à être plus heureux, et donc à faire réfléchir le lecteur sur ce principe. L'évocation d'un monde éloigné du nôtre nous permet donc de réfléchir sur notre société. [...]