5 questions de type entretien sur l'œuvre de Molière dans le cadre de l'objet d'étude "La tragédie et la comédie au XVIIè siècle : le classicisme".
[...] La farce est souvent prise en charge par le couple de domestiques. Elle provient surtout des effets de contraste entre les scènes : l'affrontement de l'acte V entre Agnès et son bourreau qui la menace de coups aurait sa place dans une pièce plus lyrique et possède même une tonalité tragique. Ainsi la farce est davantage présente par la dimension parodique que par la vulgarité ce qui permet de ranger l'Ecole des femmes définitivement parmi les grandes comédies En quoi Molière renouvelle-t-il la figure du barbon avec le personnage d'Arnolphe ? [...]
[...] De même il sort de la caricature par la palette de sentiments qui l'animent tout au long de la pièce. Il n'est pas seulement une source de rire par le ridicule, il peut aussi émouvoir lorsqu'il est humilié. Ses monologues et les nombreux apartés font que le lecteur et le spectateur s'attardent sur ses sentiments et découvrent qu'il évolue aussi sur le plan amoureux : son caprice initial s'estompe pour laisser place à une passion dévorante. Plus la jeune fille semble lui échapper, plus il souffre et plus il aime. [...]
[...] Quel parti en tire Molière ? Molière sait tirer parti des ressorts comiques classiques. La répétition, la farce, l'amplification prennent dans son théâtre une importance nouvelle, comme la fameuse scène de la galère dans les Fourberies de Scapin. Ici il joue sur un procédé conventionnel celui du quiproquo. Mais il le fait durer du premier acte au dévoilement brutal qui intervient seulement deux scènes avant le dénouement. Ce secret est rendu possible par la double identité sous laquelle se cache le barbon et Horace ne fait pas le rapprochement avec ce Monsieur de la Souche. [...]
[...] Le retour d'Arnolphe se fait tôt le matin : Georgette « souffle le feu ». Molière ne suit pas le conseil d'Aristote qui parlait d'une durée liée « à la course du soleil. Le dernier acte se passe le lendemain matin et la nuit a permis l'attentat contre Horace. Molière joue donc sur les 24 heures d'un matin jusqu'au matin suivant ce qui crédibilise l'intrigue et rend la menace du mariage plus vraisemblable. Enfin l'unité d'action repose sur les libertés prises par les deux précédentes : Molière utilise les récits et les références au hors-scène pour tout ramener à la thèse définie dans le titre : comment une jeune fille arrive-t-elle à conquérir sa liberté et à choisir son mari malgré l'autoritarisme de son tuteur ? [...]
[...] Les critiques se disputent pour classer son œuvre de la farce à la « grande Comédie ». L'Ecole des femmes peut paraître à première vue se ranger sous le registre farcesque. Le thème du cocu est en effet un moteur conventionnel de la farce et le nom d'emprunt même d'Arnolphe « Monsieur de la Souche » prend un sens grivois dès les premières scènes. Ce genre théâtral issu de la comédie romaine et des auteurs comme Plaute se définit par la notion de mélange des tonalités et des discours. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture