Préface d'anthologie

Résumé du document

Préface d'anthologie de 10 poèmes : thème du voyage.

Extraits

[...] Ce poème est traversé par un souffle lyrique qui transporte le lecteur dans l'incroyable périple de ce bateau. C'est aussi une formidable allégorie de la révolte. Celle du jeune Rimbaud de 17 ans qui étouffe dans ses Ardennes natales. Le voyage peut alors être la promesse d'un certain exotisme souvent idéalisé. C'est le cas du poème « Espagne » de Nerval où le poète décrit ce pays en le personnifiant de manière particulièrement laudative : « front de reine », « printemps éternel ». Un pays qui promet « Gloire, amour et liberté ». [...]

[...] C'est la même réflexion que l'on retrouve dans le poème de Florian : « Le voyage » : « Arriver haletant, se coucher, s'endormir:/ On appelle cela, naître, vivre et mourir ». Le poème est alors une réflexion sur la finitude. J'espère donc que vous prendrez autant de plaisir que nous en avons pris à la lecture de ce regroupement de poèmes autour du thème du voyage dans lesquels les auteurs ont exprimé avec sincérité, force et talent les émotions qui les travaillaient intérieurement. [...]

[...] Le vagabond apparaît comme un répondant métaphorique parfait du poète, en dehors des préoccupations bassement matérielles, tournées vers un idéal, dans la mobilité plutôt que dans la stabilité. Dans le poème « Le beau voyage », les trains qui passent sont l'occasion d'une douce mélancolie et inspirent une certaine mélancolie. Mais, le voyage plein de promesses est il sûr de répondre à nos attentes ? Dans son vaste « Le Voyage », Baudelaire entrevoit effectivement le voyage comme l'occasion de fuir un univers trop étroit et étouffant. [...]

[...] Les poèmes que nous avons choisi ici de regrouper ont tous en commun d'évoquer ce thème bien qu'ils le fassent tous de manières très différentes. Ils peuvent être en quelque sorte comme les plusieurs facettes d'un même poète selon que le voyage est en projet ou déjà fait, selon qu'il est rêvé ou entrevu comme vain. Le poète est alors empreint de désillusion. Ce qu'ils ont en commun est la grande exigence du poète envers son art et la vie, exigence de beauté, exigence artistique, exigence métaphysique. Si le poète peut souhaiter un voyage, ça peut être d'abord une tentative de fuite. [...]

[...] Voyager pour un poète, cela peut signifier aussi quitter son pays natal. Max Jacob dans le poème « le départ » exprime clairement la nostalgie qu'il ressent de manière anticipée pour sa province natale. Le terme « Adieu » est même répété six fois. La même nostalgie que ressent Joachim Du Bellay, ce poète exprime lui aussi la nostalgie de son pays natal qui apparaît comme le symbole de la simplicité vis à vis du « front audacieux » des « palais romains », de la même manière semble préférer sa campagne natale à Paris. [...]