D’Annie Ernaux, oeuvre de Nancy Huston, espèce fabulatrice, comportement hautain,
Mon travail se porte sur les transformations survenues dans la vie de la narratrice par sa rencontre avec l'univers littéraire ainsi que de sa relation difficile entretenue avec son père suite à cela.
De prime abord, Annie Ernaux change complètement sa vision du monde suite à sa rencontre avec la littérature, vision qui devient plus cultivée. En effet, celle-ci lui permet de remettre en question certaines perceptions et attitudes qui règnent dans sa famille et surtout chez son père. Ainsi, émigrant lentement, mais surement dans le monde des bourgeois, la narratrice adopte un comportement hautain face à son entourage familial, le critiquant et le jugeant inférieur: «En donnant un caractère de fête à ce qui, dans ces milieux, n'était qu'une visite banale, mon père voulait honorer mes amies et passer pour quelqu'un qui a du savoir-vivre» (p.93).
[...] Elle n'en cite aucun du monde extérieur. Aussi, écrit-elle le nom de «Marie-Anne Desmarets» avec une faute d'orthographe, en inversant le et le Cela illustrerait peut-être son indifférence ou son manque d'intérêt pour cette artiste déjà aimée, car il est très rare, voire impossible de se tromper sur l'orthographe de quelque chose qui nous tient vraiment à cœur. Et qui plus est, elle a oublié de mentionner que «Daniel Gray» n'est qu'en fait que le pseudonyme de l'auteure Agnès Chabrier. [...]
[...] Une fois le décor établi, les sentiments qui en émanent et les émotions générées sont alors plus amplement étudiées et cette interprétation est personnelle, différente d'un individu à l'autre.] Néanmoins, dans ce cas-ci, l'auteure donne plutôt une impression de passivité et d'indifférence, comme si la personne qui pose (son père), lui est inconnue, voire étrangère. De ce fait, ce détachement renforce derechef la rupture entre le père et sa fille. Cela est d'autant plus évident que les descriptions sont courtes et sèches. [...]
[...] La place d'Annie Ernaux en lien avec l'oeuvre de Nancy Huston, l'espèce fabulatrice Mon travail se porte sur les transformations survenues dans la vie de la narratrice par sa rencontre avec l'univers littéraire ainsi que de sa relation difficile entretenue avec son père suite à cela. De prime abord, Annie Ernaux change complètement sa vision du monde suite à sa rencontre avec la littérature, vision qui devient plus cultivée. En effet, celle-ci lui permet de remettre en question certaines perceptions et attitudes qui règnent dans sa famille et surtout chez son père. [...]
[...] [Le roman sentimental s'épanouit d'abord dans la presse et l'édition catholique. Après avoir longtemps condamné le roman comme un genre immoral, l'Église va proposer des «bons livres» pour lutter contre l'influence des «mauvais», en créant la «Bibliothèque de poètes et des romanciers chrétiens». Les romans sentimentaux y sont nombreux.] De la sorte, Annie Ernaux laisse comprendre qu'elle ne lisait que ce que la religion catholique jugeait ce qui l'empêchait de voir plus loin que la vision que l'Église l'«ordonnait» d'avoir en quelque sorte. [...]
[...] Son père n'étant ni cultivé ni ouvert à l'univers de la lecture et des livres comme elle, n'a donc pas pu bénéficier de cette qualité, caractéristique des gens haut placés. Comme l'affirme Nancy Huston dans L'espèce fabulatrice, [ ] le roman [ ] est intrinsèquement civilisateur.» (p.179), c'est-à-dire qu'il permet fondamentalement d'éduquer, de corriger, d'adoucir et d'humaniser celui qui le lit. Ce changement est survenu chez Annie Ernaux qui, avec ses études, a été capable d'élargir les horizons de sa conscience et se civiliser. [...]
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