Commentaire sur Le personnage de roman, du XVIIe siècle à nos jours
Corpus :
Texte A : Balzac, La fille aux yeux d'or (1835)
Texte B : Zola, Le ventre de Paris (1873)
Texte C : Le Clézio, Désert (1980)
[...] Enfin, nous étudierons les figures de la métonymie, par lesquelles l'auteur laisse imaginer la ville en en décrivant l'un des aspects. Dans la manière dont sont décrites les villes, apparaît un rapport à l'activité des hommes qui l'habitent. Dans les textes A et c'est une activité effrénée qui est montrée : chez Balzac, l'accumulation des lignes 15 et 16 (« Là, tout fume, tout brûle [ . ] et se consume ») met en relief le caractère infatigablement actif de la population parisienne. [...]
[...] 12) dont il ne peut s'échapper. Par ailleurs, l'impitoyable précision toponymique de Zola, qui ne nomme pas moins de dix-huit rues, boulevards et squares, confère aux Halles l'aspect d'un labyrinthe infernal qui se referme sur lui-même et dont nul ne peut sortir. L'image des villes de ces trois textes est donc liée à la mort, bien plus qu'aux vivants qu'elle abrite. Notons enfin que, dans leur peinture des villes, les auteurs ont tous recours à un procédé métonymique : la cité est décrite à travers l'un de ses éléments. [...]
[...] 27) et où les habitants sont décrits comme « ceux qui ne verront plus la lumière, qui ne respireront plus le vent » (l. 35). Le Paris de Balzac est lui aussi lié à la mort, en ce qu'il est dénoté comme un enfer : « ce n'est pas que par plaisanterie que Paris a été nommé un enfer ». De même, dans l'extrait du Ventre de Paris de Zola, les Halles de Paris sont décrites comme une sorte d'enfer ou de prison, dont il semble impossible de sortir. Le personnage est en effet retenu par une « infernale ronde d'herbes » (l. [...]
[...] Pour que cela survienne, il faut, entre autres, que le personnage ait une certaine épaisseur, l'apparence d'une personne - non d'un personnage. Pour obtenir ce résultat, l'auteur peut recourir aux riches possibilités qu'offre le portrait. Celui-ci peut bien sûr être une description physique du personnage, laquelle donne au spectateur la possibilité de se le représenter. Certains auteurs mènent loin le portrait physique du personnage, tels que Balzac, Zola ou Maupassant, auteurs dont la précision n'est pas sans rapport avec l'esthétique (réaliste ou naturaliste) à laquelle ils appartiennent. [...]
[...] La description déjà mentionnée montre les travers, mais aussi les qualités, qui lui permettront de parvenir, en un portrait programmatique : sa belle allure, ses succès auprès des femmes, et son égoïsme à toute épreuve, bien plus que son maigre talent de plume, sont les atouts qui lui permettront de percer. Ainsi, lorsqu'arrive la scène finale, celle de son « couronnement » à travers le mariage qu'il fait avec la demoiselle Walter (fille du patron du journal où il travaille), la description se fait image d'apothéose : Bel-Ami triomphe, et se prépare encore à d'autres conquêtes amoureuses et d'autres réussites. Un autre arriviste, chez Zola celui-là, est le personnage principal de La Curée : Aristide Rougon, dit Saccard. [...]
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