Ouatann, Azza Filali, littérature tunisienne, Tunis, roman, social, Révolution de Jasmin
Ouatann est un roman écrit par Azza Filali et paru en France en 2016. Azza Filali est une écrivaine et essayiste tunisienne. Elle est l'une des voix majeures de la littérature tunisienne, reconnue sur la scène internationale. Pour Ouatann, elle a reçu le prix Comar d'Or, décerné par le ministère de la Culture tunisien. Ouatann constitue un ouvrage d'exception, car elle parle de la Tunisie prérévolutionnaire et c'est donc avant tout un roman social.
[...] Cette description poétique cherche à insuffler de la vie à une ville souvent qualifiée de « sans âme ». L'image évoque une étendue de bitume monotone, une mer de vie uniforme et dépourvue de couleur. Les « traces de pneus » donnent une dynamique, suggérant le passage du temps quotidien qui passe et crée donc un contraste avec cette ville qui manque de charme. Par ailleurs, le fait de faire référence à la Mer Morte, lac connu pour sa concentration en sel accentue le caractère minéral de la ville. [...]
[...] Ouatann qui signifie pays, patrie et foyer est une confrontation de plusieurs personnages dans un lieu unique, la petite maison de famille, réquisitionnée sans que la propriétaire n'ait été prévenue. On y suit notamment, Michkat, femme quarantenaire, avocate et divorcée qui s'occupe de sa mère à Tunis. Dans l'extrait que nous allons analyser, elle vient tout juste de démissionner, car elle s'est rendue compte des nombreuses magouilles que réalise son patron Hatem Ouerghi, avocat qui possède de nombreuses connaissances à Tunis. [...]
[...] qui laisse place à une montée d'angoisses liée aux questions relatives à son futur professionnel C'est à travers le procédé littéraire de l'anacoluthe, qui permet de produire des ruptures syntaxiques que l'on comprend que la narratrice est en proie à de nombreux questionnements qui démontre de son angoisse : « Maintenant, que faire ? Ouvrir mon propre cabinet ? Insensé, j'ai à peine de quoi payer mon loyer. Chercher un autre employeur ? ». Ici, ces nombreux questionnements sans réponse semblent montrer que la narratrice angoisse quant à ce qu'elle pourrait devenir, une fois ce moment de soulagement passé. Elle semble également s'interroger fortement sur son avenir financier : « on est le 20 septembre, demain, j'irai à la banque quémander un prêt ». [...]
[...] On comprend dans sa narration qu'elle n'apprécie pas cette ville qu'elle juge comme sombre et morne. Par ailleurs, les modes de vie d'autres femmes semblent la questionner et s'opposer à sa conception qu'elle a de la liberté. Pourtant cette liberté est à double tranchant, elle a certes démissionné, mais en même temps qu'en sera-t-il de son avenir professionnel, Michkat ne le sait pas encore. Son angoisse qui l'envahit, permet pourtant de la mettre sur quelques pistes de réflexion, il semblerait que son avenir professionnel soit pour le moment incertain. [...]
[...] La ville de Tunis, une ville que la narratrice n'apprécie guère Tunis, une ville morne Michkat nous emmène donc au « volant de sa voiture » dans laquelle elle se balade et traverse Tunis jusque chez elle. La narration de Michkat témoigne de l'aspect morne de la ville. Tout d'abord, c'est en appelant Tunis « la grise » en lui adossant ce qualificatif qui la personnifie, qui lui donne des caractéristiques humaines, qui lui attribue une teinte blafarde, que l'on comprend que la ville a une atmosphère morne, monotone voire sombre. [...]
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