"Manon Lescaut" de l'Abbé Prévost

Résumé du document

Questions-réponses sur le livre "Manon Lescaut" de l'Abbé Prévost
1) Comment l'intensité de la passion amoureuse entre Des Grieux et Manon est-elle restituée ?
2) En quoi le regard du narrateur Des Grieux sur Manon est-il ambigu ?
3) En quoi Des Grieux (qui raconte ses mésaventures à un vieil aristocrate) rend-il moralement acceptable cette histoire objectivement scandaleuse ?

Extraits

[...] Question 2 Le regard du narrateur, le marquis de Renoncour est ambigu parce que l'on sent qu'il a beaucoup d'empathie pour l'histoire amoureuse qui est racontée. On sent qu'il est complètement subjectif et pas du tout impartial. On remarque d'ailleurs au passage que la structure du roman est très particulière, constituée d'un enchâssement. Renoncour est donc plein de compassion envers Des Grieux. On pourrait dire qu'il manque d'objectivité mais c'est grâce à cette empathie qu'il parvient à restituer la passion qu'a pu connaître Des Grieux. Question 3 Il rend cette histoire moralement acceptable parce qu'on y voit toute la puissance de l'amour. [...]

[...] Dès que Des Grieux aperçoit Manon, il est conquis de manière définitive. D'abord un étudiant sérieux, Des Grieux devient un amoureux passionné et prêt à affronter tous les dangers. Des Grieux est un jeune homme particulièrement ignorant et innocent avant de connaître Manon. Manon, devient la « maîtresse de (s)on cœur ». Nous sommes proches de l'amour courtois où la femme a un ascendant sur sur son amoureux. Le roman nous racontre une rencontre amoureuse fulgurante et apparemment fortuite qui ressemble à un coup de foudre. [...]

[...] Au contraire, il est attendri par l'amour fusionnel et puissant qui unit ces deux amants. Des Grieux est même capable de sacrifier sa vie pour Manon. De la même manière que les chevaliers dans l'amour courtois (dans les romans de Chrétien de Troyes par exemple) sont prêts à tous les sacrifices pour leurs dames et à surpasser leurs limites dans le but de s'améliorer eux-mêmes sans le même élan. Nous pouvons dire que le roman de l'abbé Prévost se situe dans la tradition plus ou moins lonoitaine, plus ou moins indirecte de l'amour courtois. [...]