Lettres persanes, Montesquieu, Aventure indienne, Voltaire, Entretien d'un philosophe, Diderot, Religion, morale humaine
Il s'agit, dans ce document, d'étudier les différentes thèses des textes d'auteurs du XVIIIe siècle :
- Lettres persanes, Lettre 46, extrait — Montesquieu (1721)
- Aventure indienne, traduite par l'ignorant, extrait — Voltaire (1766)
- Entretien d'un philosophe avec la Maréchale de ***, incipit — Diderot (1776)
[...] Lettres persanes, Lettre 46, extrait Montesquieu Aventure indienne, traduite par l'ignorant, extrait Voltaire Entretien d'un philosophe avec la Maréchale de incipit Diderot (1776) Analyse comparative Reformuler la thèse de chaque texte en justifiant votre proposition et montrer ce qui peut raccrocher ces trois textes Montesquieu Dans cet extrait des Lettres Persanes, Montesquieu s'efforce de montrer que les différentes pratiques religieuses comportent tant d'obligations contradictoires qu'on en oublie souvent que les tous les croyants partagent la même foi. Autrement dit, selon cet extrait, il est impossible d'être un bon croyant, même lorsqu'on le souhaite. [...]
[...] Les détails qu'il décrit sont violents et brutaux : "une rangée de faux tranchantes" (Aventure indienne, traduite par l'ignorant, 1766) mais le ton de la narration reste badin. Ce contraste est d'autant plus fort que jamais Voltaire n'exprime un jugement ou une condamnation : il laisse ce rôle de juge au lecteur. Par ailleurs, l'efficacité tient aussi au fait que Voltaire amène progressivement le lecteur à faire lui-même le constat : il commence par le sort des végétaux (les herbes), des mollusques (les huîtres), puis des animaux (les hirondelles) pour enfin aborder la question des humains. [...]
[...] Diderot Diderot, grâce au dialogue, met en scène l'idée que la morale tient à l'humanité est non à la religion. La preuve en est que le dialogue avec la Maréchale met en évidence qu'elle adopte une conduite vertueuse seulement parce qu'elle craint d'être punie : "si je n'avais rien à espérer ni craindre (...) il y a bien des petites douceurs dont je ne me priverais pas" (Entretien d'un philosophe avec la Maréchale de 1776). Autrement dit selon Diderot, on peut être croyant sans être un être moral. [...]
[...] En d'autres termes, c'est grâce à la naïveté qu'il prête au personnage de la Maréchale que Diderot fait émerger l'idée que la religion ne suffit pas à fonder la morale. Parallèlement à cette femme, Diderot prend soin de poser les questions susceptibles de mettre en évidence les rapports d'intérêt personnel que la Maréchale entretient avec la religion. Le lecteur souscrit d'autant plus facilement à cette thèse qu'il entend de la bouche même de la Maréchale - censée représenter les croyants - que la religion n'est qu'une affaire d'intérêt, au même titre que les banques : "J'avoue que je prête à Dieu à la petite semaine" (Entretien d'un philosophe avec la Maréchale de 1776). [...]
[...] Comment chacun de ces trois textes cherche-il à imposer sa thèse au lecteur ? Montesquieu Plutôt que d'affirmer leurs thèses explicitement, ces trois textes usent de stratégies argumentatives complexes et efficaces. En effet, Montesquieu n'écrit jamais directement que les religions sont la cause de beaucoup des conflits que connaissent les hommes. A la place, il énumère les situations relativement anodines qui sont la source de désaccords parfois meurtriers (les guerres de religions sont encore très présentes dans la mémoire collective). [...]
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