Écriture d'invention niveau lycée : Pastiche de La femme qui fuit d'Anaïs Barbeau-Lavalette.
[...] Ta bouche forme presque un cœur, c'est joli. Tout au fond du fauteuil, j'appuie mon dos le plus possible contre le dossier et je place mes bras sur les côtés. Lorsque je suis bien calée, maman te pose sur mes cuisses, enfin . plutôt sur mon ventre. C'est la première fois que je te touche. Je suis paralysée par la peur, mais tout doucement, j'approche mon visage du tien. Je te tiens serré contre moi assez fort, car j'ai peur de te laisser tomber. [...]
[...] Papa revient avec un gobelet et me demande si je veux un chocolat chaud. Je dis oui. Il dit que pour toi c'est trop tôt. Je lui demande si tout ça va encore durer longtemps. Il me dit qu'il ne sait pas exactement. Il repart et me laisse à nouveau seule. Enfin je ne suis pas seule. Je sais que tu es là, tout proche, même si je ne te vois pas. Je ferme les yeux encore une fois. Je te vois sous mes paupières. Ma pensée s'égare, le sommeil m'envahit. [...]
[...] Il y a le soleil parce que je t'attends. Je pense à toi tout le temps et je pense que tu ne vas pas tarder. Je suis impatiente et je reste éveillée malgré la fatigue. Je sais que toi aussi tu es heureuse et impatiente d'arriver. Je dis heureuse, mais je ne suis pas sûre. C'est peut-être heureux. Car je ne sais pas : si tu es une fille ou un garçon. Dans ma tête, j'imagine tes yeux, ton nez, ta bouche. [...]
[...] Même ouverts, ils sont tout petits. Je me demande s'ils vont rester comme ça pour toujours ou s'ils vont grandir avec toi. Est-ce que tu me vois et est-ce que tu m'entends ? Bonjour Victor. Je suis Iris, ta grande sœur. Je crois que tu ne m'entends pas. Tu ne me connais pas encore et moi, je suis là, immobile, déçue. J'essaie de te parler, tu ne réagis pas. Au bout d'un moment, tu fais une grimace avec ta bouche, et quelques sons en sortent. [...]
[...] La porte s'ouvre doucement. D'abord je ne vois rien. Il y a comme un petit couloir au bout duquel je vois deux fenêtres et de la couleur sur les murs. D'un côté rose clair, de l'autre rose plus foncé. Où es-tu ? Sur le rebord de la fenêtre, je reconnais le bouquet de fleurs que j'ai acheté hier avec papa. Il y a des roses rouges. Enfin j'aperçois le lit très haut, trop haut pour moi. Au milieu, maman qui me regarde et me sourit. [...]
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