Ce mot vient du latin « genius, geni », qui désigne un « dieu particulier à chaque homme qui veillait sur lieu dès sa naissance, qui partageait toute sa destinée et qui disparaissait avec lui ; de même chaque lieu, chaque chose, chaque état avait son génie », d'après la définition du Gaffiot, dictionnaire de référence du latin.
[...] Par métonymie, il en vient à désigner la personne qui est dotée de cette aptitude : « C'est un génie » De nos jours, dans un emploi ironique et familier, à la forme négative, il désigne une personne qui a peu d'intelligence : « Ce n'est pas un génie. » Dans des cas plus spécialisés, par extension, il fait référence à l'art de la construction : « génie civil », « génie mécanique ». L'histoire de ce mot a un intérêt du point de vue de son sens actuel car nous voyons qu'un terme qui était très spécifique et propre à une civilisation particulière, s'est généralisé pour désigner un être humain, ou ses aptitudes hors normes. [...]
[...] Les génies sont nombreux, les dieux sont nombreux. Mais à partir du Moyen Age, avec l'essor du christianisme, il n'y a plus qu'un Dieu unique. Les génies n'existent plus, si ce n'est pour désigner une réalité remontant à l'Antiquité. Cet abandon des dieux explique donc que le sens de mot se soit plutôt spécialisé dans la notion de « talent » et de « qualités innées », et que le sens de « divinité tutélaire » ait fini par disparaître. [...]
[...] Si le mot « génie » dénote l'idée de brio, de talent, il connote des idées beaucoup plus fortes. En effet, dans l'Antiquité, un génie est un dieu, une entité supérieure aux communs des mortels. C'est pourquoi, aujourd'hui, le mot génie a toujours cette connotation d'intelligence ou de talent extraordinaire, car quasi-divin. Dans l'histoire de la culture et de la civilisation, nous pouvons noter que le passage du polythéisme (dans l'Antiquité) au monothéisme avec la naissance du christianisme (Moyen Age) a pu jouer un rôle dans l'évolution de ce mot. [...]
[...] autres anges appellés genius bonus et genius malus » (Oresme Nicole, Le Livre du ciel et du monde citation obtenue sur la base de données Frantext). Par extension, dans les contes féériques (Mille et Une Nuits), il désigne les génies sont les esprits présents dans les éléments naturels. Pourtant, dès l'Empire romain, le mot en vient déjà, par extension, à désigner les qualités spécifiques, morales et intellectuelles d'un individu, et dès le XVIe siècle, Rabelais l'emploie pour la première fois dans le sens figuré de « inclination, talent ». [...]
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