À travers la citation qu'il nous est donné d'étudier, le célèbre auteur de Germinal nous invite à réfléchir sur les vertus selon lui de la haine : « La haine est sainte. Elle est l'indignation des cœurs forts et puissants, le dédain militant de ceux que fâchent la médiocrité et la sottise. »
[...] je n'ai pas besoin de tendresse . c'est toujours les pires saloperies de l'existence que j'ai entendu soupirer après les tendresses. » Dans cet ouvrage, Céline développe en effet toute sa haine des juifs. La haine antisémite est un des poisons du vingtième siècle, une haine basée sur des préjugés, des a priori et qui a conduit aux pires atrocités, comme au génocide pendant la seconde guerre mondiale. Dans ce cas, la haine n'est donc certainement pas le fait de « cœurs forts et puissants » mais plutôt d'individus concernés par « la sottise et la médiocrité ». [...]
[...] Ainsi, on peut saluer les individus capables d'éprouver un sentiment de colère, de « colère saine » pour reprendre l'expression d'une certaine femme politique lors d'un débat présidentiel, il peut être risqué de basculer dans la haine car elle risque de déformer l'ennemi et de nous manger de l'intérieur. La haine peut nous inciter à être violent envers autrui comme elle est une forme de violence envers nous-mêmes puisqu'elle peut nous manger de l'intérieur. Et si nous exprimions notre indignation de manière raisonnée et argumentée plutôt que de s'enfoncer dans une haine qui risque de nous faire basculer dans la colère et la volonté de détruire l'autre. [...]
[...] La haine peut également être le sentiment qu'a développé Céline dans Bagatelles pour un massacre, l'un de ses ouvrages antisémites. « « Il ne faut pas imaginer que tous ces gens sont des potes ou le furent . peut-être sans doute qu'ils me détestent . je ne tiens pas du tout à les voir, ni à leur plaire, au contraire. Ce sont les coiffeurs de la vie qui tiennent beaucoup à plaire, les putains. Plus on est haï, je trouve, plus on est tranquille . [...]
[...] Le sucre serait trop cher, si l'on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves. Ceux dont il s'agit sont noirs depuis les pieds jusqu'à la tête ; et ils ont le nez si écrasé, qu'il est presque impossible de les plaindre. On ne peut se mettre dans l'esprit que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir. » Ainsi, nous voyons bien que Montesquieu ne se sert pas d'un ressort lourd comme celui de la haine pour dénoncer l'esclavage mais utilise une ironie bien plus légère. [...]
[...] Exemple philosophique : Pour Sartre, il est nécessaire pour un écrivain de s'indigner, de se révolter contre des situations. Le contraire, le silence est infiniment condamnable. Sartre lui-même s'est souvent engagé à plusieurs reprises dans sa vie. « L'écrivain est en situation dans son époque : chaque parole a des retentissements. Chaque silence aussi. Je tiens Flaubert et Goncourt pour responsables de la répression qui suivit la Commune parce qu'ils n'ont pas écrit une ligne pour l'empêcher. Ce n'était pas leur affaire, dira-t-on. [...]
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