Réalisme, mort, beauté, laideur, horreur, art, lyrisme, La ballade des pendus, Villon, Pierre de Ronsard, Une Charogne, Quand vous serez bien vieille, Charles Baudelaire
Alors que les trois textes poétiques issus d'époques et d'auteurs différents évoquent le thème de la mort et du temps qui passe, chacun, sur un thème aussi péjoratif, essaie de faire naître la beauté. Tandis que Villon, dans la Ballade des pendus, choisit la ballade comme forme d'écriture, il fait le choix de respecter la tradition lyrique du Moyen Âge en vigueur chez nombre de troubadours. Ainsi, les trois premières strophes sont des dizains en décasyllabes, et on remarque que la quatrième strophe correspond à l'envoi.
[...] Enfin, tout comme nous le verrons dans le texte de Baudelaire, la présence de l'impératif « cueillez les roses de la vie » évoque la part d'engagement du poète. C'est ce même rôle que nous retrouvons dans le texte de Baudelaire, La Charogne, qui avec l'impératif « dites à la vermine » est un écho à Ronsard. Dans un poème cruellement péjoratif et frôlant l'horreur de la décomposition, le poète glisse le champ lexical de l'art tels que « peinture », « ébauche », « toile », « artiste », « musique » et multiplie les antithèses et les oxymores donnant aux oppositions un relief conséquent. [...]
[...] La ballade des pendus - Villon (1489), Quand vous serez bien vieille - Pierre de Ronsard (1578), XXIX, Une Charogne - Charles Baudelaire (1857) - Questions sur corpus Question 1 : Comment ces trois poèmes peuvent-ils faire naitre la beauté et engendrer le plaisir esthétique du lecteur ? Alors que les trois textes poétiques issues d'époques et d'auteurs différents évoquent le thème de la mort et du temps qui passe, chacun, sur un thème aussi péjoratif, essaie de faire naître la beauté. [...]
[...] Dans le texte de Baudelaire, la relativité de l'horreur des corps putréfiés n'apparaît pas. Ainsi, tous les substituts de la « charogne » sont péjoratifs « pourriture », « carcasse », et la description de la décomposition est faite sans aucune limite avec une insistance particulière pour la vermine mouches bourdonnaient », « noir bataillon de larves ». En rappelant que la femme qu'elle pourrait être « semblable à cette ordure », le poète joue avec l'horreur et rompt avec la traditionnelle image de la Rose imposée par Ronsard. A l'inverse des deux textes précédents, Ronsard est beaucoup mesuré dans son réalisme qu'il inscrit dans le futur tels que le démontrent les différents verbes d'état : « serez », « aurez », « serai », « serez ». [...]
[...] Parce que les trois poètes font le choix d'évoquer la mort et la vieillesse, le réalisme est de mise et en découle dés lors des scènes horribles. A la lecture des poèmes, pourtant, deux tendances se dessinent. En effet, d'époques très différentes, Villon et Baudelaire font pourtant le choix identique de mettre le lecteur face à l'horreur des corps en décomposition. Ainsi, dans la ballade des pendus, les détails de la décomposition sont nombreux à l'image de « dévorée », « pourrie », « cendre », « lessivé », « lavé », « desséché », « noirci », « yeux creusés ». [...]
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