Écrire une auto fiction inspiré du livre pays sans chapeau de Dany Laferrière
[...] Je revois mon père saluer de la main comme un enfant, d'un ton brouillé par l'émotion, le corbillard chimérique qui quittait le parvis de l'église d'un timide printemps, vaisseau fantôme quittant le bitume pour le ciel. Les voix et les mots entendus alors, résonnèrent comme d'une fausse sonorité, levant brusquement un voile invisible, fin et pourtant opaque, entre les autres et nous, entre le ciel et la terre, entre le jour et la nuit. J'eus à ce moment-là la certitude de ne plus être vivant. « Ou bien nous sommes morts, ou bien nous sommes vivants. [...]
[...] On ne peut pas être les deux à la fois. » Plongé dans ce présent devenu monde hors-du-monde, affairé à quelques servitudes et vaines politesses, je perçus cependant la chaleur bienfaisante de ce café brûlant servi dans cette salle enveloppée de bois que le soleil perçait pourtant de toutes parts. Spectateur de ma vie, je lui parlais encore en continu, tissant un dialogue intime entre elle et moi et ponctuant mon discours de questions fondamentales : «Était-ce vraiment toi, là-dedans» Pas de réponse. [...]
[...] Autofiction Le jour et la nuit Deux ans s'étaient écoulés. Un ruban de ma vie. Deux années chaotiques, plongées dans le trouble et le délitement d'un monde qui n'était plus le mien. Du moins, plus celui d'avant. Les événements s'étaient enchaînés et ficelés autour de moi avec une telle irréalité que je ne ressentais alors plus rien comme ayant pu être lié à ma vie précédente. J'étais une autre. [...]
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