Poésie, mort, source d'inspiration, représentation poétique, François Villon, Ballade des pendus, Moyen-âge, Ronsard, Je n'ai plus que les os, Pléiade, écriture classique, écriture contemporaine, Jaccotet, L'effraie, finitude, Baudelaire, Les Fleurs du Mal, La charogne, vieillesse
La mort n'a cessé d'être une source d'inspiration pour la littérature et notamment pour la poésie. Il nous est demandé ici d'analyser les constantes et les variations de la représentation poétique de la mort à travers quatre poèmes en langue française de siècles différents. C'est d'abord un poème de François Villon, « ballade des pendus » qu'il nous est donné d'étudier. François Villon est un poète du Moyen Âge qui eut une vie très mouvementée. Il est connu pour avoir eu en effet des connivences avec des voyous, des délinquants, des hommes et des femmes de mauvaise vie. Dans ce poème, il nous invite à faire preuve de compassion envers des pendus. C'est ensuite le poème de Ronsard « Je n'ai plus que les os ». Ronsard est un poète de la Pléiade qui est très classique dans son écriture. Il nous invite à considérer la décrépitude à laquelle il est confronté. Jaccotet est un poète contemporain qui propose une toute nouvelle manière d'écrire. C'est un homme obsédé par la mort et la notion de finitude.
Baudelaire est bien sûr connu pour son recueil Les Fleurs du Mal. Il fut confronté plusieurs fois à la censure. Le poème « La charogne » confronte brutalement le lecteur à la pourriture, à la décomposition d'un cadavre. C'est un poème d'une grande violence qui confronte le lecteur au visage de Baudelaire le plus noir, celui ironique, cruel, sans égard. Ainsi, à travers ces poèmes en langue française, mais de siècles différents, nous essaierons d'étudier la manière dont la mort peut être représentée dans ses constantes et dans ses variations.
[...] La mort ou la vieillesse considérée comme l'anti-chambre de la mort est d'abord entrevue sous l'angle de la déchéance physique comme dans le poème de François Villon où nous pouvons voir les corps mangés par les oiseaux ou encore dans le poème de Ronsard qui considère avec beaucoup d'amertume à quel point son corps perd toute la vigueur, toute la force de sa prime jeunesse. Tout cela est exprimé de manière poignante, plus cruelle dans le poème de Baudelaire. La mort est aussi le moment de se rapprocher de ses amis. C'est eux qui vont faire preuve de compassion devant la maladie, les affres de la vieillesse vécue comme un naufrage. La mort est aussi le moment de faire un bilan de sa vie, de voir si l'on s'est bien comporté. [...]
[...] Le cadavre est considéré comme une vulgaire « viande » prête à cuire à point. En effet, nous pouvons remarquer les champs lexicaux de la souffrance exprimée de façon paroxystique. On peut noter en premier lieu la forte présence du champ lexical de l'affliction , caractérisée par des termes tels que « dévorée », « arraché », « becqueté d'oiseaux ». La souffrance physique est exprimée avec beaucoup de réalisme et de crudité. On retrouve donc les termes comme « pitié », « priez Dieu », ou encore « confrérie ». [...]
[...] Le lecteur peut ainsi comprendre les étapes de la création poétique. La poésie nouvelle, instaurée par Charles Baudelaire ne présente pas d'emblée des formes sublimées, irréelles. Il s'agit de partir du réel pour aller vers le Beau. Le réel, même dans ses manifestation les plus repoussantes est le matériau privilégié du poète tel que le conçoit Charles Baudelaire. L'art est, selon Baudelaire, artificiel au sens positif du terme : « Alors, ô ma beauté dites à la vermine/ Qui vous mangera de baisers,/ Que j'ai gardé la forme et l'essence divine/ De mes amours décomposés ». [...]
[...] Dans les derniers vers de la ballade, nous pouvons assister au conflit entre Paradis et Enfer. Le poète suggère les lecteurs à prier Jésus pour lui. La mort est également l'occasion de s'adresser à ses amis. Les amis vont preuve de compassion comme nous pouvons le voir dans le poème de Ronsard : « Quel ami me voyant en ce point dépouillé/ Ne remporte au logis un œil triste et mouillé,/ Me consolant au lit et me baisant le face,/ En essuyant mes yeux par la mort endormis ? [...]
[...] Le poème « La charogne » confronte brutalement le lecteur à la pourriture, à la décomposition d'un cadavre. C'est un poème d'une grande violence qui confronte le lecteur au visage de Baudelaire le plus noir, celui ironique, cruel, sans égard. Ainsi, à travers ces poèmes en langue française mais de siècles différents, nous essaierons d'étudier la manière dont la mort peut être représentée dans ses constantes et dans ses variations. La mort ou l'approche de la mort, la vieillesse comme décadence physique. [...]
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