De son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, Molière a signé pour la première fois de son nom de scène après son séjour chez Pierre Corneille en 1644. La signification de son nom a souvent posé question et Molière de son temps n'en a jamais éclairci l'origine comme s'il voulait en cacher le sens. Ce document, complet et entièrement rédigé retrace plusieurs hypothèses autour des origines du nom Molière et en donne les explications.
[...] La première explication invoquée est celle des nombreux lieux-dits situés à proximité de meulières qui portent ce nom de Molière. Ce nom toponymique avait pour sens « terre grasse et marécageuse » et à cette époque du XVII° siècle, en souvenir des anciens Grecs, presque tous les comédiens choisissaient un nom ayant trait à la nature. C'est une explication toute simple, mais qui n'a jamais satisfait pleinement, puisque on s'est toujours interrogé sur la véritable origine de ce pseudonyme. Jean-Baptiste Poquelin écrivait son nom de théâtre sans accent et celui-ci a été rétabli au XVIII° siècle, vraisemblablement pour éviter la confusion avec le latin « mulier » qui signifie « femme », car le « u » de « mulier » comme le « o » de Molière au XVII° siècle, se prononçaient tous deux « ou ». [...]
[...] Le nom de scène de Molière renverrait ici à un aspect féminin, voire efféminé. L'Histoire raconte que Molière a fait partie de clubs de libertins, dont les membres étaient presque tous homosexuels, de plus son biographe atteste que les témoignages sont éloquents sur sa « sensibilité quasi féminine » et il semblerait que Molière ne possédait pas un caractère très viril. Ce pseudonyme de Molière signifierait alors que Corneille a légitimé Jean-Baptiste Poquelin dans son art, faisant ainsi de lui un Molière mais cela reste tout à fait improbable. [...]
[...] Il semblerait que la première explication soit la bonne. En effet, au XVII° siècle, les comédiens et les dramaturges avaient pour habitude de se donner des noms de scène, s'inspirant de la nature et s'attribuant des fiefs imaginaires de la campagne environnante, ici la seigneurie « de Molière ». Ainsi il se trouve que certains écrits attestent de la signature « de Molière », devenue simplement « Molière ». Donc c'est bien à un lieu-dit que Jean-Baptiste Poquelin pensait en choisissant son surnom. [...]
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