Courir, Jean Echenoz, portée biographique, Emil Zátopek, coureur professionnel, Tchécoslovaquie, machine corporelle, vie publique, vie privée, Deuxième Guerre mondiale, URSS, interprétation fictive, exposé
Le deuxième roman de cette trilogie, "Courir", paru en 2008, s'intéresse à la vie d'un coureur international, le Tchèque Emil Zátopek. Il est notamment connu pour avoir remporté la médaille d'or du 5000 mètres, 10000 mètres et du marathon aux Jeux olympiques de 1952, à Helsinki. Echenoz voulait "raconter la vie d'un sportif légendaire". Par la sonorité de son nom, par ses nombreux exploits et par sa personnalité qu'Echenoz juge "singulière", mais également par le contexte historique, Zátopek était le personnage qu'Echenoz recherchait. Mais Echenoz le concède, c'est un romancier, il écrit de la fiction. Ce n'est donc pas une biographie d'Emil Zátopek, mais un roman - mot inscrit en sous-titre. Il a voulu "traiter ce personnage" de la même manière qu'il traite d'autres personnages, tout en respectant la vie réelle du sportif, ne trahissant pas la réalité, mais jouant avec.
[...] Courir – Jean Echenoz (2008) – La portée biographique Jean Echenoz a écrit dix-huit romans et récits. Son dernier ouvrage, Vie de Gerard Fulmard[1], est sorti le 3 janvier de cette année. Ce terme de « vie » présent dans le titre est très intéressant, puisqu'il évoque le genre de la biographie : ce roman suit la vie de Gerard Fulmard, personnage inventé par Echenoz. Ce n'est pas le premier récit d'Echenoz qui s'intéresse à la vie d'un personnage en particulier. Trois romans parurent de 2006 à 2010, que certains appellent « biographies romancées », d'autre « vie imaginaire », consacrées respectivement à trois personnalités occidentales : Maurice Ravel[2], Emil Zátopek[3] et Nicolas Tesla[4]. [...]
[...] Echenoz, Courir, « J'ignore si le vent souffle ce jour-là » p.25, « Je dois dire qu'elle est tout à fait bien, très jolies, grande et mince, cheveux châtains courts, regard gris clair, beau sourire énergique et doux, et en plus elle lance le javelot », p « Je ne sais pas vous, mais moi, tous ces exploits, ces records, ces victoires, ces trophées, on commencerait peut-être à en avoir un peu assez » p.56 et « Cela pendant six ans au cours desquels, par je ne sais quel subterfuge, Émile a trois reprises trouve le moyen, sous un déguisement, de venir voir Dana qui est restée assignée à résidence à Prague » p.75. Florence Leca-Mercier et Christelle Reggiani, « “L'humouronie” de Jean Echenoz », in Balises, le magazine de la Bpi, en ligne : https://webtv.bpi.fr/fr/doc/13306/L'«+humouronie+»+de+Jean+Echenoz?_ga= [consulté le 01.04 .2020]. Audiolib, « “Courir” de Jean Echenoz, lu par l'auteur », op. cit., [3:34-3:36]. Ibid., [1:35-1:36]. Ibid., [1:40-1 45]. Echenoz, Courir, op. cit., pp. 48-49. [...]
[...] 156-159, en ligne : https://www.jstor.org/stable/44192379, [consulté le 29.03 .2020]. Audiolib, « “Courir” de Jean Echenoz, lu par l'auteur » janvier 2015, en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=mV9VGtKuYzA, [consulté le 01.04 .2020]. Echenoz, Courir, op. cit., p Idem. Ibid., p Ibid., p Minh Tran Huy, ‘Echenoz sur les talons de Zátopek', op. cit. Echenoz, Courir, op. cit., p Ibid., p Cette période s'étend de 1968 à 1975. Minh Tran Huy, ‘Echenoz sur les talons de Zátopek', op. [...]
[...] Le tempérament d'Émile d'Echenoz est le même que Zátopek. Les différents jalons de sa vie professionnelle et de sa vie amoureuse sont inscrits dans ce récit. Sa vie publique et son lien avec la politique de son pays ont particulièrement intéressé l'auteur. Echenoz aime le fait qu'Emil Zátopek soit un « personnage agi par l'histoire[16] ». Contexte historique et politique En mars 1939, les Allemands prennent possession de la Moravie et de la Bohême ; le roman s'ouvre avec cet évènement : Les Allemands sont entrés en Moravie. [...]
[...] Ce n'est pas tant un autoportrait qui se dessine, mais plus le reflet du coureur de fond sur la rythmique de l'œuvre. Rythmique particulière Le lecteur, pris dans la narration, semble suivre Émile dans tous ses mouvements, que ce soient ses voyages à l'étranger ou ses courses. Pour Alexandre Mare c'est : une écriture qui a tout de la course de fond. Accélérations, ralentissements, ruptures, jouant tout à la fois de la distance et de la proximité. Echenoz semble parfois si près de ses personnages que nous le devinons aux côtés de Zátopek courant, le visage grimaçant de douleur, les gestes désarticulés dans les derniers mètres précédant l'arrivée[35]. [...]
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