Recueil de poèmes célèbres sur le thème de l'absence, précédés d'une préface. Pour chaque poème, une explication du contexte dans lequel le poème a été écrit est présente.
[...] " Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières, Vains objets dont pour moi le charme est envolé ? Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères, Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé ! Que le tour du soleil ou commence ou s'achève, D'un oeil indifférent je le suis dans son cours ; En un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève, Qu'importe le soleil ? je n'attends rien des jours. Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière, Mes yeux verraient partout le vide et les déserts : Je ne désire rien de tout ce qu'il éclaire; Je ne demande rien à l'immense univers. [...]
[...] La tristesse des adieux, surtout lorsqu'ils sont définitifs Les quatre sous thèmes que j'ai choisis, en suivant la constante de l'absence, sont donc, suivant une gradation decrescendo: l'éloignement de sa patrie, de son pays natal puis celui de l'être aimé troisièmement l'idée de séparation, de rupture douloureuse Et enfin, le dernier thème que je traiterai sera celui du deuil d'une personne aimée, et c'est celui pour lequel j'ai choisi le plus de poèmes C'est en effet pour moi le décès d'un être cher qui illustre le mieux le thème de l'absence, car c'est le plus irréversible Marie-Claire Blais, romancière et poétesse canadienne, l'a d'ailleurs dit : On ne peut pas réparer la chair qui a été blessée, on ne se console pas de l'absence de nos morts. Et Verlaine et Hugo étaient d'accord sur ce point, puisque tous les deux dirent : L'enfer c'est l'absence éternelle Eloignement du pays natal/ éloignement de sa patrie Et l'absence de ce qu'on aime, quelque peu qu'elle dure, a toujours trop duré. [Molière] France, mère des arts . Joachim du Bellay Situation : En 1533, Du Bellay accompagne son oncle, un cardinal, qui doit négocier avec le pape une alliance contre Charles Quint. [...]
[...] Si tu m'as pour enfant avoué quelquefois, Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ? France, France, réponds à ma triste querelle. Mais nul, sinon Écho, ne répond à ma voix. Entre les loups cruels j'erre parmi la plaine, Je sens venir l'hiver, de qui la froide haleine D'une tremblante horreur fait hérisser ma peau. Las, tes autres agneaux n'ont faute de pâture, Ils ne craignent le loup, le vent ni la froidure : Si ne suis-je pourtant le pire du troupeau. [...]
[...] Ce poème , surtout remarquable dans sa structure et l'usage des temps, exprime de façon lyrique l'absence de sa compagne. Expression de la douleur, du déchirement, les 15 alexandrins de ce poème judicieusement agencés, sans ponctuation exprime toute la densité du malheur de notre poète désespéré. -poème consacré à la vie, à l'amour et à la mort -Eluard tente ici de s'adresser à Nusch par-delà la mort. Notre vie tu l'as faite elle est ensevelie Aurore d'une ville un beau matin de mai Sur laquelle la terre a refermé son poing Aurore en moi dix-sept années toujours plus claires Et la mort entre en moi comme dans un moulin Notre vie disais-tu si contente de vivre Et de donner la vie à ce que nous aimions Mais la mort a rompu l'équilibre du temps La mort qui vient la mort qui va la mort vécue La mort visible boit et mange à mes dépens Morte visible Nusch invisible et plus dure Que la faim et la soif à mon corps épuisé Masque de neige sur la terre et sous la terre Source des larmes dans la nuit masque d'aveugle Mon passé se dissout je fais place au silence. [...]
[...] Louise Labé ne pourra plus créer si elle n'aime plus, c'est pour ça qu'elle désirera la mort. C'est ce qui lui importe. C'est d'ailleurs pour ça que l'amour est si important pour elle : parce qu'elle est poète et que c'est sa grande source d'inspiration. Tant que mes yeux pourront larmes épandre A l'heur passé avec toi regretter, Et qu'aux sanglots et soupirs résister Pourra ma voix, et un peu faire entendre ; Tant que ma main pourra les cordes tendre Du mignard luth, pour tes grâces chanter ; Tant que l'esprit se voudra contenter De ne vouloir rien fors que toi comprendre, Je ne souhaite encore point mourir. [...]
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