Il s'agit d'un commentaire du poème de Guillaume Apollinaire, « Adieu », Poèmes à Lou, 1915.
Ce commentaire particulièrement clair et structuré contient trois pages dactylographiées.
[...] devient « très douce et très blonde » (v. 10) - comme Lou, peut-être ? - et « le ciel est pur comme une onde ». Cette fusion des éléments avec la comparaison du ciel à une étendue d'eau - principe féminin - et la personnification de la nuit en créature féminine, tout ramène le poète à Lou et la strophe s'adoucit avec des rimes féminines et les sonorités assourdies de « blonde », « onde » et « monde ». [...]
[...] Le ton familier d'une lettre . Il s'exprime alors sur le ton familier habituel dans une lettre à un intime. Il nomme la destinataire (« Ô Lou », v.2, v. 11) qu'il tutoie (« à toi . »), ne s'embarrasse pas de phrases compliquées pour formuler la demande qui lui tient tant à cœur : il la réduit à sa plus simple expression - une phrase nominale : « Lettre » Au pronom « nous », il préfère l'indéfini « on » moins soutenu, et il conclut la strophe par une formule d'insistance, rejetée à la fin de la phrase, qui a toute la vivacité d'une vraie conversation (« je t'en prie »). [...]
[...] Guillaume Apollinaire, « Adieu », Poèmes à Lou Commentaire du poème « Adieu » d'Apollinaire Introduction. Apollinaire fut un poète profondément novateur, étroitement associé aux courants artistiques du début du XX[e] siècle. Ami de Picasso et proche des cubistes, il fait passer dans ses poèmes le souffle de l'esprit nouveau, tout en s'inscrivant - de toute sa sensibilité souvent blessée - dans le grand courant de la tradition lyrique. Sa mobilisation en août 1914 le sépare de Lou - Louise de Coligny - qu'il connaît depuis peu et dont il s'est épris. [...]
[...] Un « adieu » : l'inquiétude omniprésente Mais les moments de bonheur de ces brèves retrouvailles ont seulement fait passer à l'arrière-plan la menace qui pèse sur le poète et son amour. C'est pour conjurer le « sort » (v. qu'il revendique la supériorité de l'amour, sa liberté. Quand le poète fait allusion à « la mort », quand il offre à Lou sa « vie », son « sang », ces mots prennent un relief prémonitoire : quelques mois plus tard, blessé grièvement, il échappe de peu à la mort mais, affaibli par sa blessure, il succombe lors de l'épidémie de la grippe espagnole en 1918. [...]
[...] 11) pleine de vénération. Le procédé de l'acrostiche lui permet d'assurer l'omniprésence de la femme aimée par la reprise du prénom - calligramme qui reproduit, comme visuellement, son visage à la manière cubiste. B. Le langage du « cœur » Apollinaire multiplie les mots de tendresse : « ma chérie » (v. « mon cœur » (v. 10) et évoque son amour par la synecdoque habituelle aux amants : « un cœur, le mien » ; mais il renouvelle ce tour qui pourrait être banal en donnant à son cœur la vie propre d'un compagnon fidèle de Lou dans ses voyages, alors que lui poursuivra sa vie solitaire. [...]
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