Jean Garneau, stendhal, chartreuse de Parme, Brigitta Orfalli, impact psychologique, Marie Degano, Fabrice, vue du cadavre, rêve américain, concept de résilience, anticipation des événements, victime d'accident
Tous les jours les médias nous relatent des événements extraordinaires. Qu'il s'agisse d'attentats, de guerres ou seulement de faits divers, ces événements ont en commun de ne pas avoir été anticipés par les individus qui en sont les victimes ou les spectateurs directs. Dans les témoignages que ces personnes livrent après coup, reviennent souvent l'expression d'un sentiment d'impuissance, le choc et l'ahurissement devant ce qui n'était pas prévisible. Or, comment faire face à ce qui est extraordinaire ? Telle est la question que nous invite à poser notre corpus. Dans un premier temps, nous décrirons la variété des événements extraordinaires. Puis nous étudierons l'impact psychologique de ces événements. Enfin, nous nous demanderons comment faire face à ces événements.
[...] L'article de Brigitta Orfalli intitulé « Regard psychosocial et événements extraordinaires » paru en 2006 dans Les Cahiers Internationaux de Psychologie Sociale le souligne. Si on parle d'événements extraordinaires pour désigner l'action de groupes minoritaires (les attentats du 11 septembre 2001 par exemple), ce terme fait également référence à des catastrophes naturelles (ouragan Katrina), ou technologiques (accident de Flash Air à Charm-El-Cheikh, explosion chimique d'AZF à Toulouse) ainsi qu'à des épidémies (la « vache folle », le sida). L'extrait de la Chartreuse de Parme de Stendhal écrit en 1839 ajoute à cela la confrontation avec la mort en temps de guerre : le personnage de Fabrice, fraichement arrivé sur le champ de bataille ne peut qu'être horrifié par la rencontre avec un cadavre, événement qui semble pourtant normal à la cantinière qui l'accompagne. [...]
[...] Jean Garneau dans son article intitulé « La résilience » extrait de La lettre du psy paru en octobre 2004 précise également que les événements extraordinaires sont d'une plus grande ampleur que nos malheurs quotidiens. Accidents, maladies, décès n'entrent pas dans la définition de ce qu'est un événement extraordinaire. Non seulement les événements extraordinaires sont vécus collectivement, mais leur surmédiatisation semble suggérer que nous pouvons tous un jour en être les victimes. C'est pourquoi les événements extraordinaires ne concernent pas seulement les individus mais engagent la région, le pays ou le monde entier. [...]
[...] Derrière la variété de ces événements extraordinaires réside néanmoins un même impact psychologique pour les personnes qui en sont témoins (II). Dans la Chartreuse de Parme, la vue du cadavre, et en particulier les détails qui placent les lecteurs comme devant un tableau (les pieds sales, l'oeil encore ouvert) provoquent chez Fabrice un sentiment d'horreur, qui le surprend lui-même. Ce dégoût n'est pas seulement d'ordre esthétique puisqu'il l'empêche de monter immédiatement à cheval comme il l'aurait voulu. Comme le montre le dessin de Marie Degano, l'événement extraordinaire a un effet paralysant, il nous fait entrer en nous-même. [...]
[...] Or ni la sécurité routière, ni le dédommagement à l'égard des victimes d'accidents, ne permettent aux individus d'accéder à une telle résilience, pourtant nécessaire à l'heure des catastrophes en tout genre. En conclusion, le corpus souligne que si la médiatisation de l'extraordinaire nous rend de plus en plus concernés par les catastrophes qui se produisent dans le monde, montrant que celles-ci se caractérisent en propre par leur échelle collective, faire face à de tels événements nécessite non pas de fuir ce qui peut nous nuire mais au contraire d'affronter les difficultés pour surmonter le traumatisme qu'elles pourraient causer. [...]
[...] Regard psychosocial et événements extraordinaires - Brigitta Orfalli (2006), Chartreuse de Parme - Stendhal (1839), La résilience - Jean Garneau (2004) - Comment faire face à l'événement extraordinaire ? Corpus. « Faire face à l'extraordinaire ». Introduction Tous les jours les médias nous relatent des événements extraordinaires. Qu'il s'agisse d'attentats, de guerres ou seulement de faits divers, ces événements ont en commun de ne pas avoir été anticipés par les individus qui en sont les victimes ou les spectateurs directs. [...]
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