La problématique choisie vise à mettre au jour des pistes de travail pouvant être utilisées dans le cadre de l'exercice d'un enseignant, elle amène donc plusieurs questionnements d'ordre professionnel qui sont : qu'apportent la présence d'animaux dans les textes destinés à la jeunesse ? Sont-ils exploitables en classe et comment ? Les réponses peuvent être apportées à partir de trois points de vue différents : celui des auteurs, pourquoi choisissent-ils de mettre des animaux en scène ? Celui des chercheurs : qu'apportent les animaux des textes aux enfants ? Les aident-ils à apprendre et à se développer ? Et enfin le point de vue des professionnels de l'enseignement pour savoir comment, concrètement, utiliser en classe les livres de fiction contenant des animaux. Le mémoire traite des livres de fiction et non des documentaires, ils 'agit donc de livres dans lesquels les animaux sont des personnages, ils peuvent être restés au stade d'animaux ou être anthropomorphisés. Mais dans tous les cas, il s'agit d'animaux qui existent et non d'animaux fantastiques ou de monstres inventés de toutes pièces par les auteurs.
[...] Depuis les contes traditionnels oraux auxquels on ne peut attribuer de date, repris par Perrault au dix-septième siècle ou par les frères Grimm au dix-huitième siècle par exemple, en passant par les Fables de La Fontaine et jusqu'aux livres et albums contemporains, le bestiaire reste un thème récurrent. Tenant une place importante dans la littérature pour la jeunesse, y jouant peut-être un rôle, il semble intéressant, voire nécessaire, de l'étudier lorsque l'on aborde ces livres destinés aux enfants.
Dès lors, nous pouvons nous demander pourquoi les animaux sont-ils autant représentés dans la littérature pour la jeunesse, à quoi servent-ils. Du point de vue de l'enseignant, nous pouvons nous arrêter sur l'utilisation des animaux des textes destinés à la jeunesse à des fins pédagogiques, ou comment utiliser les animaux présents dans les textes pour guider les élèves dans l'apprentissage de la lecture ?
[...] Mais pourquoi les enfants aiment-ils autant les animaux présents dans les histoires ? Selon Bettelheim. B dans Psychanalyse des contes de fées, les enfant peuvent tout simplement aimer les livres mettant en scène des animaux pour leur aspect fictionnel. En effet, l'auteur prend l'exemple du conte les trois petits cochon et explique que «les histoires de ce type sont beaucoup plus appréciées des enfants que tous les contes réalistes», de même ils «sont ravis d'entendre le loup haleter et souffler devant la porte du cochon.». Si l'on creuse un peu, on se rend compte que la fiction est très importante : le monde dans lequel se déroule l'histoire est à la fois différent et semblable à celui de l'enfant. Le personnage, si c'est un animal anthropomorphisé, ressemble au lecteur enfant sans être lui, c'est donc un personnage qui évolue dans un monde parallèle à celui de l'enfant. (...)
[...] Ouais madame elle a raconté l'histoire du loup avec la galette[15] C'est trop marrant ah ouais et des fois le loup il mange des autres on avait vu aussi avec la chèvre. [ ] (note : après un temps, on interroge une petite fille qui ne parlait pas) heu oui j'aime bien, par exemple j'aime bien les chiens . De plus, lorsqu'on les sollicite, ils sont tout à fait capables de citer les titres d'histoires d'animaux qu'ils ont entendues : oui celle de la vérité sur les trois petits cochons ! [...]
[...] Elle n'est jamais narrateur, son point de vue n'est pas expliqué, seul son jeune maître suppose qu'elle a ressenti certaines émotions. Les animaux étant restés au stade animalier sont donc au centre de l'attention des élèves. Cela peut s'expliquer par le fait qu'ils entrent en contact ensemble, là où les adultes de l'histoire ne se fréquentent pas. Cependant, les enfants de cette histoire, qui pourtant se rencontrent, ne font pas autant l'objet de citations de la part des élèves que les chiens. [...]
[...] Au fil de la lecture de l'album, les élèves répondent donc avec engouement aux questions mais à qui est-ce ? posées par le narrateur. Lorsque l'album proposent des oreilles, visiblement de loup, quelques élèves crient, mimant d'être effrayés par le loup (habitude qu'ils ont acquise avec leur enseignante qui a travaillé les sentiments) alors que d'autre imitent son cri. Je les questionne alors, saisissant de nouveau l'occasion d'expérimenter mon mémoire bien que cela n'était pas prévu : Moi : - ah bon c'est au loup ça ? [...]
[...] Léon.R, éditions Hachette éducation,2007 Voir note 14 Christian Poslaniec, Comment utiliser les albums en classes ? Editions Retz, Collection Pédagogie pratique,2005 Michael Riffaterre, l'illusion référentielle dans Littérature et réalité (dir :R.Barthes), éditions Paris Seuil, coll Points Essais C.Houvel, H.Lagarde et C.Poslaniec, Comment utiliser les albums en classe ?Cycles 1,2,3. Ed Retz C. Tauveron, «comprendre et interpréter le littéraire à l'école: du texte réticent au texte proliférant» Repères Voir note 21 C. Davenier, Léon et Albertine,Ed Kaléidoscope Conte traditionel européen, version écrite : J.O.Halliwell, Nursery Rhymes and Nursery Tales, Londres Voutch, S.Bravi, Albert le petit cochon propre, Ed Mila S.Meddaugh, Le loup, mon œil ! [...]
[...] En effet, les enfants de rencontrés lors d'une visite dans leur classe dans le Pas-De-Calais répondent positivement lorsqu'on leur demande s'ils aiment les histoires avec des animaux[14]. Certains donnent même immédiatement les animaux qu'ils aiment particulièrement comme en témoigne une partie du dialogue rapporté ci- dessous : Moi : - je suis venue pour savoir quels livres aiment les enfants. Qu'est- ce qui vous plaît dans les livres par exemple ? Élève : ben moi j'aime bien quand y'a les aliens ! [...]
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