Longtemps décriée avant de redevenir adulée, Louise Labé, une poétesse lyonnaise du XVIème, a su surmonter les conditions des femmes de son temps pour sublimer son profond et ainsi écrire des sonnets qui ont laissé couler beaucoup d'encre.
Ce dossier nous poussera à répondre à de nombreuses questions qui se poseront par elles-mêmes. Louise Labé a-t-elle existé ? Si oui quelle a été sa vie ? Pourquoi son image a-t-elle été autant écorchée et remise en question ? Et qu'est-ce qui a fait l'originalité de son style ? Comment se reflète le pétrarquisme dans ses sonnets ?
[...] Blanchement faisait de l'immoralité une nécessité à l'écriture. Louise représentait pour ce siècle l'archétype féminin, avec ses stéréotypes que peuvent représenter la finesse, l'imagination, la douleur, la faiblesse et le sens de la dissimulation. * XXème siècle, la consécration Ce siècle a vu se conforter la renommée de Louise Labé, elle suscita l'admiration des grands critiques dont on peut citer le témoignage de Ferdinand Brunetière en 1900 Pour la première fois en notre langue, la passion s'exprimait en se déchainant avec cette véhémence et cette naïveté Pour Emile Faguet les vers de Louise Labé sont les plus beaux vers passionnés du monde et M. [...]
[...] L'époque romantique trouvait en elle une poétesse conforme à la sensibilité moderne qui renouait avec les valeurs prônées dans ses œuvres avec la glorification de l'amour-passion. De 1815 à 1887, huit éditions différentes voient le jour en France avec des notes et des glossaires apportant des faits nouveaux. L'édition de 1824 parue à Lyon chez Durand et Perrin restera une référence pendant tout le siècle, grâce aux nombreuses notes et études importantes et méticuleuses faites par F.Cochard et C. Berghot du Lut. [...]
[...] Elle était la seule lyonnaise de son temps à avoir de son vivant ses œuvres imprimées. Cependant après 1556, Louise Labé se tait et l'on perd à peu près toute trace d'elle jusqu'à sa mort. On suppose qu'elle fût blessée par les attaques virulentes sur sa vie privée d'une part, et qu'elle a cherché à fuir le chao qui régnait à la ville de Lyon en cette période entre protestants et catholiques d'une autre part. Elle se retira à Parcieux où elle rédigea son testament le 28 avril 1565 chez son ami le banquier italien Thomas Fortini qu'elle a nommé administrateur de ses biens après sa mort. [...]
[...] Dans son salon participèrent des intellectuels lyonnais comme M. Scève, Claude de Taillemont, Guillaume Aubert, Antoine du Moulin et Antoine Fumée, aussi de futurs membres de la Pléiade comme Peletier du Mans, Jean-Antoine de Baif, et Pontus de Tyard, et même les humanistes et artistes de passage à Lyon comme Olivier de Magny, Pierre Woériot et L.F. Alammani, sans oublier des avocats, de riches italiens, savants et érudits etc. On peut imaginer les débats passionnés autours des discours sur la poésie, la philosophie, l'amour, et le devenir et l'évolution de la langue française, mais c'est bien sur la poésie de l'amour que ce qu'on appela plus tard l'école lyonnaise se distingua. [...]
[...] Cette manne, l'ancienne capitale des Gaulles la doit à sa situation naturelle incomparable, ce qui a favorisé l'essor des foires et du commerce dans la ville : textiles, soie, toiles, et surtout l'imprimerie. Mais au-delà de ça, Lyon devint parallèlement une place bancaire de la première importance, attirant des émigrants de toute l'Europe. Les bourgeois italiens venant d'un pays en pleine renaissance, participait ainsi à donner à la ville de Lyon une renommée culturelle de premier ordre. Les humanistes transalpins donc, Flamands, et mêmes Parisiens fuyaient l'omnipotence et la censure de la Sorbonne, et affluèrent en masse vers la ville du Rhône, capitale de la liberté intellectuelle. [...]
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