Si Jules Verne a énormément suscité l'intérêt des critiques littéraires avec la publication, dès 1860, des Voyages Extraordinaires ; on s'est peu préoccupé en revanche de l'influence de certains auteurs dans ses écrits. Pourtant, tout au long de son œuvre, Jules Verne ne cesse de rendre hommage aux deux principaux auteurs qui ont nourri l'imaginaire vernien : E.T.A Hoffmann et Edgar Poe. Le premier reconnu comme le précurseur du genre « fantastique » et le deuxième, comme le pionnier du roman policier. Or, nous laisserons ici aux spécialistes d'Edgar Poe le soin d'étudier de la manière la plus précise et exhaustive, l'influence de celui-ci dans les récits de Jules Verne et nous nous consacrerons ici à l'étude de celle de E.T.A Hoffmann dans le corpus vernien.
Il s'agira de voir ici comment les contes de Hoffmann ont énormément influencé la création des œuvres de jeunesse de Verne, tout comme ils constituent une sorte de nébuleuse nostalgique dans les romans du vieil écrivain, qui fut lecteur avant de devenir auteur. Dès lors, tout au long de ces quelques pages, nous étudierons comment, depuis la parution de la nouvelle fantastique Maître Zacharius en 1854 dans Le Musée des Familles, jusqu'à la publication posthume du roman Le Secret de Wilhelm Storitz dans sa version originale en 1975, l'influence des contes de Hoffmann a largement imprégnée l'écriture de Jules Verne, qui ne s'est jamais lassé de rappeler à ses lecteurs son attachement profond pour l'auteur allemand.
[...] Ce message codé se retrouve aussi dans le roman de Verne : c'est le cryptogramme que découvre Lidenbrock dans un vieux manuscrit en langue islandaise et que parviendra à déchiffrer son neveu Axel. Nous n'irons pas plus loin dans l'analyse des correspondances entre ces deux textes, il s'agissait simplement de montrer une fascination croissante de Verne envers Edgar Poe, un écrivain qu'il admire aussitôt qu'il découvre ses textes traduits par Baudelaire. Or, si le lecteur de cet article aperçoit clairement l'admiration que Jules Verne manifeste pour l'auteur américain ; il peut également sentir une certaine gêne du jeune écrivain français envers celui dont il émet ses plus grands éloges. [...]
[...] Ces deux éléments sont amoureux de façon réciproque et forment un couple menacé par la folie du père. Il nous semble que les similitudes entre les deux récits ne vont pas plus loin et il est fort regrettable que Mr Dehs se soit spécialement focalisé sur les quelques correspondances entre Maitre Zacharius et Mademoiselle de Scudery, et n'a point eu le temps d'étudier les liaisons transversales entre la nouvelle de Verne et d'autres contes de Hoffmann. Aussi, nous évoquerons ici l'influence d'un autre conte de Hoffmann, intitulé Le Petit Zacharie sur Maître Zacharius. [...]
[...] Malgré son âge, sa force est encore extraordinaire, et ses menaces me firent trembler pour vous et pour lui Le vieux mineur tient sa parole: voyant pénétrer Simon, Harry, Madge et James Starr dans la galerie de la Nouvelle-Aberfoyle, Silfax décide de boucher l'ouverture de la galerie et d'en faire une sépulture pour les quatre comparses. Néanmoins, Nell prend connaissance du piège tendu à la famille Ford et décide de leur venir en aide, à l'insu bien sûr de son terrible aïeul, en leur apportant des vivres. On peut d'ailleurs s'interroger sur les raisons qui ont poussé Nell à trahir le projet de Silfax. Ressent-elle de la compassion pour les malheureux prisonniers logés dans une cavité obscure ? Sans doute, les prémices de son amour naissant pour Harry ? [...]
[...] Aussi, c'est dans ce même acte qu'apparaît un personnage secondaire nommé Franz, le serviteur de Crespel, qui laisse entrer Hoffmann dans la demeure du luthier, avant que ce dernier ne le chasse afin d'être seul avec Antonia. Ce caractère aurait-il lui aussi suscité la création du caractère de Franz de Telek ? Sans doute, si nous prenons en considération le possible emprunt du prénom de ce personnage par Jules Verne. Nous avons étudié jusqu'ici comment Verne est revenu vers son influence première que constituait E.T.A Hoffmann par l'intermédiaire de l'opéra d'Offenbach, nous verrons à présent comment l'écrivain français à travers ses derniers romans rend définitivement hommage au précurseur du genre fantastique. [...]
[...] Cela dit, Rodolphe de Gortz, à la différence du docteur Miracle, provoque de façon involontaire la mort de la Stilla. La cantatrice n'est point atteinte d'une maladie à l'instar d'Antonia, il ne la pousse donc pas à chanter. Or, celui-ci la pétrifie d'horreur par sa présence régulière à chacun de ses concerts, et finit par provoquer son dernier soupir par son regard terrible lors de sa dernière performance scénique, à Naples ou celle-ci compte faire ses adieux à son public avant de rejoindre son futur époux[74] : Elle venait de redire cette phrase d'un sentiment sublime : Innamorata, mio cuero tremante, Voglio morire Soudain elle s'arrête La face du baron de Gortz la terrifie Une épouvante inexplicable la paralyse Elle porte vivement la main à sa bouche, qui se rougit de sang Elle chancelle elle tombe Le public s'est levé, palpitant, affolé, au comble de l'angoisse Un cri s'échappe de la loge du baron de Gortz Franz vient de se précipiter sur la scène, il prend la Stilla entre ses bras, il la relève il la regarde il l'appelle Morte ! [...]
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