C'est une forme picarde qui a prévalu sur le francien « fableau » dès le Moyen Âge. Le XIXe siècle a préféré cette dernière forme, mas J. Bédier a renversé définitivement cette tendance en se fondant sur l'usage médiéval. D'autres formes existent : flabel, flablel. Le mot signifie simplement « récit fictif », et s'oppose à « estoire » qui suppose un récit authentique (ou qui se donne du moins pour tel).
Le fabliau se caractérise donc comme un genre de l'imaginaire. Le terme de « fabliau » n'est généralement utilisé que pour désigner des pièces ayant entre elles une certaine communauté d'allure : il désigne donc bien un genre relativement précis.
Né à la fin du XIIe siècle, le genre du fabliau disparaît dans la première moitié du XIVe siècle. Sa vie correspond donc, en gros, à ce que l'on peut appeler le second âge de la littérature médiévale en langue vulgaire.Les fabliaux sont tous des récits en couplets d'octosyllabes à rime plate. La plupart sont brefs (de deux cents à cinq cents vers).
Une moralité figure généralement à la fin de l'œuvre, sans être nécessairement appelée par le récit lui-même. Le ton est toujours trivial, même lorsque certains passages sont d'un style plus élevé ; les fabliaux ignorent, en principe, la féerie et le sentimentalisme, et ne donnent jamais dans le symbolisme : leur domaine est celui de la pure anecdote.
L'aventure comporte généralement un motif central autour duquel peuvent tourner plusieurs anecdotes. Le rire est le trait dominant, bien qu'il ne soit nullement indispensable : certains fabliaux ne prêtent qu'au sourire. Enfin la scatologie, l'érotisme et la pornographie sont loin d'être des caractères essentiels : ils ne concernent qu'une partie du genre.
Pour les hommes du Moyen-Âge la principale vertu d'une femme était la soumission, la modestie. Prétendre commander, exercer l'autorité domestique comme dans le fabliaux des Braies, c'était le monde à l'envers.
En ce qui concerne la pudeur, au Moyen-Âge une femme sans pudeur (femina sine pudicitia) était un monstre, une des choses scandaleuses absolument contraires à la nature, de même qu'une femme sexuellement insatiable, lassata, sed non satiata, comme dit Juvénal de Messaline.
[...] Le poème n'est donc plus seulement sur la mort, mais sur sa mort. Texte fondateur qui, avec les Vers de la mort d'Hélinand de Froidmont, ouvre la voie à une poésie personnelle, celle du dit, dont Rutebeuf sera un célèbre représentant Son œuvre est variée : neuf fabliaux (Vilain de Farbu, Vilain de Bailluel, Gombert et les deux clerc, Brunain la vache du prêtre, Le souhait des sens égarés, Le loup et l'oie, Les souhaits que Saint Martin accorda à Envieux et Convoiteux, Haimet et Barat, Les deux chevaux) font de lui l'un des l'un des premiers représentants de la littérature réaliste bourgeoise qui apparaît à cette époque dans les villes marchandes du Nord de la France. [...]
[...] On nous indique : Qui putain croira Ne li remainra Ne cote ne chape Dans la plupart des passages consacrés aux prostituées, on nous montre les tours dont elles disposent pour tromper le client. La ruse la plus courante est de faire passer pour vierge une habituée de la maison, auprès d'un client qui ne la reconnaît pas, c'est ce que fait Richeut avec son fils, et elle le fait pour le plaisir de rivaliser avec lui. La femme gourmande Dans le fabliau Perdriz, la femme déguste seule les deux volatiles qu'elle devait manger avec son mari. C'est un cas isolé celui de la femme gourmande, mais ce fabliau est très amusant. [...]
[...] La laideur dans les fabliaux fait rire aussi. Pour les auteurs, un physique affreux n'appelle pas la sympathie : ou bien il fait peur ou bien il fait rire, et parfois les deux à la fois. On trouve ceci dans le portrait que fait du mari le prévôt dans Constant du Hamel. Quand on veut rire, une histoire de mari trompé est tout à fait à sa place. Le parti pris des auteurs des fabliaux est déjà un signe d'intension comique. [...]
[...] L'effet de surprise est donc vif. Nous nous identifions aux héros ingénieux : il s'agit toujours de la femme et nous sommes heureux qu'elle réussisse. Le premier aspect de la ruse c'est le mensonge sous diverses formes : les paroles effrontées sans le moindre rapport avec le réel, les propos ambigus, la parcelle de vérité entre beaucoup d'invention Dans la Vieille Truande et dans le Prestre qui ot mere a force on nous montre les assertions impudentes d'une vieille femme qui prétend qu'un inconnu est son fils et les fâcheuses conséquences qui en résultent. [...]
[...] Dans les fabliaux l'homme vit sans autre Dieu que son plaisir. L'ADULTÈRE La masse la plus importante de fabliaux est constituée par des histoires d'adultère. Sur un nombre approximatif de 130 fabliaux, on observe qu'une bonne quarantaine de textes présentent une situation triangulaire où interviennent le mari, la femme et l'amant de cette dernière. Per Nykrog distingue les contes favorables aux amants, qui forment de loin le groupe le plus nombreux, et les histoires où le mari finit par l'emporter. [...]
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