Georges Bataille, érotisme, eros, hétérologie, esthétique, beauté, altérité, fantasme, animalité, pulsion sexuelle, La littérature et le mal, Madame Edwarda, Le Bleu du Ciel, Platon, Aristote, Freud, Emmanuel Kant
Cette étude a pour objet l'expression de l'érotisme dans l'oeuvre de Georges Bataille. Si la beauté, attachée à l'idée de volupté, est communément perçue comme ce qui donne du plaisir aux sens, les personnages créés par l'auteur s'adonnent à des plaisirs de nature à bouleverser les conventions morales de la « bonne ménagère ». En effet, leur animalité s'exprime dans une fougue et une fureur sans borne, un état primaire où ils donnent libre cours à leurs pulsions en évacuant leurs fluides humains.
[...] Rappelons cet élément de sa biographie où Bataille relate ne pas avoir eu d'Œdipe, mais avoir été amoureux de son père étant jeune. Il rapporte le moment où son père infirme, atteint de cécité, urinait, et dans ces instants ses grands yeux presque entièrement blancs (comme un œuf) se révulsaient et son visage affichait un sourire. Les yeux et les œufs sont alors pour l'écrivain associés à l'acte d'uriner, d'où les épisodes de ses écrits où les deux sont liés. [...]
[...] L'histoire c'est une révolution permanente, une progression par négations successives. L'homme est ce qui lui fait défaut. Il est constitué de ce qu'il n'est pas, voire de ce qu'il n'est plus, de ce qu'il n'a pas ou de ce qu'il ne devrait pas posséder, de ce qu'il ne connaît pas encore, de ce qu'il craint de savoir sur lui-même, de ce qui pourrait le perdre. C'est cela pour Bataille, qui constitue l'entièreté de l'homme. La littérature use de manipulation avec les objets du mal. [...]
[...] Cette chosification de l'homme par le travail est contrée par sa libération animale. Dans l'Erotisme, il note : « la sexualité, qualifiée d'immonde, de bestiale est même ce qui s'oppose au maximum à la réduction de l'homme à la chose [ . ] Ainsi l'humanité dans le temps humain, anti-animal du travail, est-elle en nous ce qui nous réduit à des choses et l'animalité est alors ce qui garde en nous la valeur d'une existence du sujet pour lui-même ». [...]
[...] Conclusion L'œuvre de Georges Bataille est si riche que son étude ne peut que demeurer très partielle, non sans induire une certaine frustration et appétence demeurante. Nous avons vu que pour l'auteur, nous évoluons dans deux mondes : le monde de l'hétérogénéité qui est relatif aux émotions, aux affects, au fait d'accepter l'existence avec ses mauvaises dispositions, et celui de l'homogénéité afférent à la science, à ce qui est de l'ordre du réel et de l'utile. Choisir d'évoluer dans le monde de l'hétérogénéité, c'est entrer notamment dans le plaisir violent, l'horreur et la mort : celui de la littérature et particulièrement dans la littérature proposée par Georges Bataille lui-même. [...]
[...] Pendant que l'érotisme suggère, la pornographie ose, elle donne à voir. Un des synonymes qui lui est attribué est le nom d'un animal : « cochon », pourtant la pornographie n'est pas animale, mais humaine puisqu'elle est définie par des dispositions morales. L'érotisme ne serait qu'une façon de pratiquer l'activité sexuelle de reproduction, comme certains animaux usent de séduction afin de se reproduire. Le sens commun attribue à la pornographie une capacité de transformation de l'humain en chose manipulable, échangeable, jetable. [...]
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