Le début du XXème siècle est particulièrement une période riche dans l'histoire de la littérature. La première et la seconde guerre mondiales ont suscitées un « renouveau » de la pensée, et une volonté de s'exprimer en toute liberté. Colette ne fut pas un écrivain réputé pour son engagement face à la guerre (même si elle apportait son soutien par écrit aux femmes de soldats) mais elle apporta de la nouveauté au sein de la littérature française essentiellement composée d'hommes. Elle marqua notre siècle par son audace, trait de caractère qui lui permis de se faire accepter en tant qu'égal de l'homme (en tout cas en ce qui concerne sa position sociale) ; après avoir écrit sous le joug de son mari, elle signa de sa plume ses romans et sa notoriété ne fit que s'élargir.
J'ai donc choisi le vagabondage comme sujet de mémoire et la sélection de mon corpus s'est formée selon cette thématique. Je ne souhaitais pas me retreindre uniquement aux romans de l'auteur, c'est pourquoi Les Vrilles de la vigne, Sido, La maison de Claudine et Le Pur et l'Impur m'ont semblé constituer des œuvres intéressante. En effet, c'est Colette qui apparaissait dans ces œuvres, mais cette fois à visage découvert : le lien entre La Vagabonde et sa créatrice devenait alors évident et en prenant des œuvres qui se rapprochaient davantage de l'autobiographie afin d'établir une étude comparative, il était plus facile de montrer que cette vagabonde qui se cache derrière Minne, ou Renée n'est autre en vérité que Colette elle-même qui nous livre sa pensée intime. Mais ce n'est pas la seule raison qui m'a poussée à choisir ces œuvres car beaucoup d'autres pouvaient concorder avec mon sujet de mémoire. En effet, ce sont les premiers textes que j'ai lu de Colette et donc celles qui m'ont permis de me forger une impression assez précise de l'œuvre de cet auteur.
[...] En refusant l'amour d'Antoine, la jeune Minne refuse tout ce qui peut venir de son cousin. Que ce soit à travers La Vagabonde ou L'Ingénue libertine, il y a donc bien une manque à combler et il est intéressant de remarquer que dans tous les cas il s'agit d'amour. D'autres œuvres telles que La Maison de Claudine, Les Vrilles de la vigne sont davantage axées sur le passé et l'enfance de l'auteur. Mais dans toutes les situations, le personnage principal, à l'image de son créateur entreprend une quête. [...]
[...] On comprend dès lors quelle place a occupé les mots dans sa vie de lectrice puis d'écrivain. Saisir le plaisir que cette femme si particulière a recherché tout au long de son existence revient à remonter à l'époque de l'enfance, sorte de paradis où elle flotte entre la découverte du langage et l'amour familial. Le retour à Saint-Sauveur dans La Maison de Claudine n'est pas tant un refuge dans le passé mais davantage une redécouverte du plaisir des sens à travers celui-ci. [...]
[...] L'héroïne des romans de Colette fuit l'homme, l'amour et la stabilité. Eternellement insatisfaites, toutes paraissent se rechercher à travers leurs expériences, leurs émotions et surtout par l'intermédiaire de leur reflet. Ainsi, le miroir, objet récurrent dans les romans de Colette, occupe une place particulièrement importante, puisqu'il se pose, en quelque sorte, en tant que véritable interlocuteur, quasi-substitut de la personne humaine. Il renvoie un hologramme familier qui n'a aucune difficulté à devenir très vite une confidente: Dix heures trente-cinq . [...]
[...] Les mots de Colette recèlent le trésor d'une femme écrivain, ce qu'elle a de plus précieux sa sensibilité ? Sa sensualité ? 1. Une écriture non fixe L'enfance au creux du mot Colette a toujours attaché une grande importance à la période de l'enfance et cela est visible notamment à travers ses écrits. Mais quel est ce sentiment porteur qui la pousse à revenir au creux de l'univers enfantin à travers l'écriture ? Est-ce la nostalgie d'un passé trop lointain ? La peur de vieillir ? [...]
[...] De quel genre littéraire peut-on donc rapprocher les œuvres de Madame Colette ? 2. L'œuvre de Colette, entre autobiographie et roman, une autofiction ? Entre genre romanesque et nouvelles à caractère autobiographique La limite des genres est un problème qui a été longuement étudié et analysé au fil des siècles. Les frontières ne sont pas toujours distinctes et même si l'on est finalement parvenu à établir une classification plus ou moins nette, de nombreuses confusions persistent. Le genre autobiographique en est la preuve même: non seulement il n'est pas toujours évident de déterminer ce qui se rapporte à la vie de l'auteur de ce qui s'en détache mais en plus lorsque la fiction se mêle au vécu de l'écrivain, les limites des genres se trouvent brouillées et l'absence de pacte (qu'il soit autobiographique ou romanesque) renforce cette impression. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture