Au sortir de la Grande Guerre, qui transfigura en profondeur le paysage européen, l'Homme se heurta à une menace inédite particulièrement pernicieuse : le totalitarisme. L'atrocité des combats propre au premier conflit mondial concentra l'intérêt de la littérature. Puis, l'Entre-deux-guerres a vu naître les mouvements de masse, et avec eux des idéologies et des régimes politiques tout à fait nouveaux par rapport à ce que l'on avait connu dans le passé, ancien ou récent. En clair, le léninisme et le stalinisme, le fascisme et le nazisme. A compter de la seconde guerre mondiale, la littérature s'escrima davantage à dénoncer le totalitarisme et les idéologies qui lui sont associées. Cet engagement constitua, dans sa forme et son fond, à la fois une rupture et une continuité. Ainsi, convient-il de se demander en quoi l'émergence des régimes totalitaires a profondément marqué la littérature européenne à partir de la seconde guerre mondiale. Dès lors, la réponse à la problématique énoncée passe par l'étude de l'angoisse tangible des intellectuels européens face à cette accablante oppression, à l'origine d'un vaste mouvement de lutte, unificateur par de-là les frontières et les genres littéraires. Dans un second temps, il s'agit d'expliquer la teneur du message de l'opposition au totalitarisme, véhiculé au travers d'œuvres littéraires, et les divers aspects qu'il revêt.
[...] Le totalitarisme : origine et concept Afin d'éviter tout amalgame malséant, il est nécessaire de définir convenablement ce que recouvre le terme totalitarisme. Il désigne des régimes politiques en apparence antagonistes idéologiquement, mais qui présentent de frappantes analogies. Dès lors, ces nombreux points communs incitent certains intellectuels de l'époque à les réunir sous une même bannière : celle du totalitarisme. Ce mot apparaît sous la plume de Hannah Arendt philosophe allemande naturalisée américaine, dans son ouvrage Les Origines du totalitarisme (1951). [...]
[...] Ainsi, convient-il de se demander en quoi l'émergence des régimes totalitaires a profondément marqué la littérature européenne à partir de la Seconde Guerre mondiale. Dès lors, la réponse à la problématique énoncée passe par l'étude de l'angoisse tangible des intellectuels européens face à cette accablante oppression, à l'origine d'un vaste mouvement de lutte, unificateur par delà les frontières et les genres littéraires. Dans un second temps, il s'agit d'expliquer la teneur du message de l'opposition au totalitarisme, véhiculé au travers d'œuvres littéraires, et les divers aspects qu'il revêt. [...]
[...] Seul le théâtre permet, selon Brecht, d'exploiter le fond didactique de son œuvre par l'utilisation de panneau didactique servant à rompre l'intrigue fictionnelle pour revenir à la triste réalité historique : celle de l'installation d'une dictature totalitaire. Comprenons bien que ce phénomène de lutte intellectuelle contre le système totalitaire et ses désastres ne touche pas que les écrivains. Il touche aussi l'art. Par exemple, le célèbre Guernica du peintre espagnol Picasso retrace le pernicieux et sanglant bombardement de ce paisible village par les troupes nazies. Pablo Picasso s'est fait un devoir de résister par son art à l'apparition de tous ces fléaux, tout comme bon nombre d'écrivains, dont quelques-uns sont cités plus haut. [...]
[...] Il semblerait que, d'après Orwell, il faudrait empêcher le totalitarisme d'arriver au pouvoir d'un état, car ensuite rien ne pourrait l'en déloger. Il est indéniable qu'il faille résister au régime en place lorsqu'il ne respecte pas tous les droits fondamentaux humains, nonobstant lorsque celui- ci est bien en place, Orwell paraît penser que la résistance est presque vaine. A l'inverse, les autres récits ne sont qu'hymnes à la résistance vigoureuse dont doivent faire preuve les peuples de tous pays. Car, si une singularité ressort de ces œuvres, c'est qu'elles délivrent toutes le même appel à la résistance, malgré leur disparité de genres et de nationalités. [...]
[...] Ainsi, Joseph Goebbels est renommé Giuseppe Gobbola, Ernst Röhm évolue en Ernest Rome, Hermann Göring est Emmanuel Gori, Paul von Hindenburg se transforme en Hindsborough et enfin Arturo Ui incarne Adolf Hitler. Des panneaux didactiques interrompent régulièrement la pièce après chaque séquence pour mieux réintroduire la réalité du nazisme. L'intrigue débute par les difficultés rencontrées par le trust du chou-fleur. Les producteurs ne parviennent plus à vendre leur marchandise et dans l'espoir d'obtenir un prêt de l'Etat servant à financer de soi-disant travaux, ils font don à Hindsborough d'actions d'une entreprise récemment acquise pour que celui-ci use de son influence et plaide leur cause. [...]
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