On a beaucoup commenté L'Oeuvre de Zola, publié en 1886, quatorzième roman des Rougon Macquart et presque toujours pour analyser ce roman comme un document qui nous renseignerait sur la vie du groupe impressionniste et sur les idées de Zola en matière d'art. Le texte du roman invite les lecteurs à identifier les faits et les hommes présentés. L'indice le plus frappant est le tableau que Claude expose au Salon des Refusés qui ne peut manquer d'être reconnu pour une transposition du Déjeuner sur l'herbe de Manet.
Lorsque sont évoqués les souvenirs de la jeunesse provençale de Claude, Sandoz et Dubuche, les trois amis d'enfance, l'accent autobiographique du morceau est aisément perceptible à qui connaît quelques fragments de la vie de Zola. A l'époque de la publication le passage l'évoquait immédiatement. La carrière et l'ambition de Sandoz, romancier dans L'Oeuvre, ami fidèle du personnage principal Claude Lantier laissaient entrevoir, de façon plus ou moins explicite, à travers le personnage de Sandoz la carrière et les ambitions de Zola, le romancier ayant pris soin de placer dans la bouche du personnage des formules déjà employées pour son compte dans la préface des Nouveaux Contes à Ninon.
L'Oeuvre a toujours été considéré comme un roman à clefs. Le monologue de Zola dans l'Ebauche y est pour beaucoup « Avec Claude Lantier, je veux peindre la lutte de l'artiste contre la nature, l'effort de la création dans l'oeuvre d'art, effort de sang et de larmes pour donner sa chair, faire de la vie : toujours en bataille avec le vrai et toujours vaincu, la lutte contre l'ange. En un mot, j'y raconterai ma vie entière de production, ce perpétuel accouchement si douloureux ; mais je grandirai le sujet par le drame, par Claude qui ne se contente jamais, qui s'exaspère de ne pouvoir accoucher son génie et qui se tue à la fin devant son oeuvre irréalisée. »
Dans une lettre à Céard, il confesse « c'est un roman où mes souvenirs et mon coeur ont débordé. » On voit s'esquisser dès les notes préparatoires de Zola l'équivalence entre le personnage de Claude et les peintres qui sont ses amis, Cézanne, Manet, mais aussi beaucoup d'autres.
Zola a fréquenté les milieux de la peinture, a posé pour ses amis. Il participe à la lutte entre la peinture académique et la peinture nouvelle, et prend farouchement la défense de ceux qu'on appellera les Impressionnistes. Chroniqueur des Salons, il mène une véritable offensive en faveur de la nouveauté en peinture puis en littérature. « L'œuvre, des ciseaux, un pot de colle et vous avez, par découpage une autobiographie sommaire de Zola. » Henri Guillemin . On peut faire l'hypothèse d'un lien fort entre les expériences sociales de Zola, comme ami des peintres critique d'art et L'Oeuvre.
Roman autobiographique pour une part, roman sur les artistes du milieu des années 1880, L'Oeuvre nous offre un point de vue très riche et détaillé sur la vie des peintres. La description du milieu est, nous voudrions le montrer, réaliste. C'est sa connaissance du milieu qui donne à Zola la justesse du ton et des descriptions.
[...] Fils d'un notaire, il fut élève du collège Bourbon d'Aix. Il fit ensuite des études de droit qu'il abandonna après avoir obtenu une licence. Il s'installe en 1869 à Paris où il devient intime de Zola et de sa famille. Il collabore à de nombreux journaux, parmi lesquels L'Avenir national, La Cloche, Le Corsaire, Le Cri du peuple (sous le pseudonyme de Trublot), Gil Blas, Le Journal, La Réforme, Le Récueil, Le Voltaire. Il est l'auteur de romans et de nouvelles dans le style naturaliste, ainsi que de pièces de théâtre, dont certaines écrites en collaboration avec Oscar Méténier. [...]
[...] Il s'agit d'une compilation d'extraits des romans triés pour chaque personnage. Le texte cité est donc toujours extrait d'un roman de Zola. Pour faciliter la lecture, nous ne mettons pas de guillemets. Le Prix de Rome est une bourse d'étude pour les étudiants en art. Il fut initié en 1663 en France sous le règne de Louis XIV sous la forme d'une récompense annuelle pour de jeunes artistes prometteurs (peintres, sculpteurs et architectes) qui prouvaient leurs talents en effectuant des concours éliminatoires très difficiles. [...]
[...] On pourrait poursuivre cette lecture en remarquant que Claude se pend devant sa toile, inconnu et rejeté par tous. Les Salons où il expose,sont pour lui des chemins de croix, la foule se moquant de lui, de ses tableaux Sandoz est né à Plassans, qui est la ville inventée par Zola et qui symboliser Aix en Provence. Grantel, Martine, Zola et ses doubles : les instances d'auto- représentation dans Pot-Bouille et L'Oeuvre Les Cahiers naturalistes, Société littéraire des amis d'Emile Zola Villiers-sur-Morin vol no p 87 - 98 Ce n'est pas un hasard s'il promet à Jory d'ailleurs, c'est aussi le personnage qui s'éloigne le plus de la bande. [...]
[...] L'Oeuvre : étude tabulaire Les personnages du roman Il s'agit uniquement ici de procéder à un récapitulatif des propriétés sociales des artistes de la bande, de manière à faciliter la lecture. Si des détails très significatifs nous sont donnés pour les personnages d'artistes, pour les autres personnages nous possédons moins de détails. On remarquera toutefois que Zola précise systématiquement les origines sociales des personnages à travers les professions des parents. On dispose également d'informations sur les parcours scolaires et ou académiques des personnages. [...]
[...] A travers ce personnage, Zola réaffirme sa connaissance du monde des artistes et des réseaux d'artistes qui se tissent. Les peintres côtoient des musiciens, des sculpteurs. Par ailleurs, en faisant défendre à Gagnière des auteurs sifflés, il insiste sur son positionnement face à l'impressionnisme. Nous possédons bien des informations sur Zola à travers ses personnages et sur la permanence de son combat. Paris personnage de L'Oeuvre Les notes d'enquête préparatoire à L'Oeuvre se complètent par deux séries de repérages dans l'espace parisien. [...]
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