L'Astrée fut publiée de 1607 à 1627. Il s'agit d'un roman de cinq mille pages, divisé en cinq parties, et qui constitua le plus grand succès littéraire du XVIIe siècle. Son auteur, Honoré d'Urfé, né en 1567 à Marseille, mourut en 1625 en laissant son œuvre inachevée. C'est son secrétaire Balthazar Baro qui s'occupa de la publication de la Quatrième Partie de L'Astrée et qui rédigea La Conclusion et Dernière Partie d'Astrée. Certains critiques sont sceptiques quant à la fidélité de ces dernières parties au reste du travail d'Urfé, malgré les affirmations de Baro, qui insiste sur la continuité de son travail avec les trois premières parties.
L'Astrée est le premier grand roman français depuis le Moyen-âge. Il est porteur d'un héritage littéraire constitué de plusieurs traditions : essentiellement la tradition pastorale d'une part, la tradition courtoise et chevaleresque d'autre part. L'Astrée a pour cadre la région du Forez, près de Lyon, où Honoré d'Urfé passa son enfance, et plus précisément la vallée du Lignon. « Sur les bords de ces délectables rivières », Honoré d'Urfé installe un monde de bergers et de bergères qui ne peut s'épanouir que dans une réécriture de l'âge d'or que fait l'auteur. Le choix même du lieu de l'intrigue n'est donc pas dénué de sens, et c'est avec l'évocation de cette plaine du Forez si chérie qu'Honoré d'Urfé peut élaborer un univers complexe. En effet, L'Astrée est le récit – ou plutôt les récits – des histoires amoureuses de ces multiples bergers. Ceux-ci sont d'anciens nobles qui ont choisi de renoncer à toute ambition pour vivre une douce vie loin des tourments des chevaliers et des tracasseries des seigneurs. Malgré tout, le roman est empreint des intrigues chevaleresques qui impliquent la reine Amasis et sa fille, la nymphe Galathée. Si L'Astrée est porteur d'un héritage, il est aussi le roman qui inaugure « une civilisation de l'amour ». Le succès considérable de L'Astrée dura deux siècles, jusqu'au début du XIXe siècle. Bien que L'Astrée soit ensuite tombé dans un oubli relatif, le Forez, « pays d'Astrée » continue de porter la légende d'Astrée à travers ses paysages. Le roman lui-même garde un charme certain pour le cinéaste Eric Rohmer qui s'en inspira largement pour réaliser en 2007 le film Les amours d'Astrée et de Céladon.
Le peuple des bergers et des bergères est le véritable héros de L'Astrée. Si les deux principaux personnages sont bien Astrée et Céladon, néanmoins le roman met en scène de très nombreuses autres figures. Chacune d'elles est liée à un récit qui s'inscrit dans un lieu déterminé – souvent le forez, mais pas seulement – et qui raconte une histoire d'amour particulière, toujours en correspondance avec une théorie de l'amour. Ainsi, à travers ces nombreux et différents personnages, le lecteur découvre des univers singuliers qui sont à la fois géographiques et philosophiques. Ce faisant, L'Astrée est le reflet de la manière dont Honoré d'Urfé perçoit son époque, du point de vue politique et du point de vue intellectuel et culturel. Quatre siècles plus tard, la réalisation d'Éric Rohmer permet de s'interroger sur l'actualité de L'Astrée et de ses problématiques.
C'est pourquoi notre étude s'articulera autour de l'axe suivant : comment la lecture de L'Astrée permet-elle la découverte simultanée de plusieurs univers singuliers qui sont tous à la fois géographiques, philosophiques et politiques ?
[...] L'Astrée d'Honoré d'Urfé et la découverte d'univers singuliers Sommaire Introduction générale I Les paysages, reflets d'univers intérieurs Relief et construction a. Construction de la plaine du Forez b. Le relief, un élément d'observation c. Respect des distances-temps La végétation a. La pastorale : une relation privilégiée avec le végétal b. Commentaire composé : les bergers découvrent le temple d'Astrée c. Mythe de la forêt primitive L'eau a. Les sources d'eau dans l'œuvre b. [...]
[...] Ainsi, le Lignon s'empare-t-il du texte et apparaît-il comme un chant intérieur aux personnages et à l'auteur. Les nombreux termes caractérisant la rivière impétueux furie onde sont autant de qualificatifs du bruit qu'elle produit, un bruit fort et puissant. Ce bruit se répète comme un écho, comme le marque l'emploi des mots profond rengorgement et tournoiement qui construisent une gorge dans laquelle le chant du Lignon se répercute avec force. Le son du Lignon suit ainsi le cours de la rivière, qui en plus d'être rapide et puissant, se casse contre les rochers, donnant alors l'impression que ce son est saccadé, alternant longues périodes de tumulte et courts instants de repos. [...]
[...] Il y trouve des leçons d'énergie et des méditations sur la mort et la maîtrise de soi. Les auteurs païens supplantent en ce siècle les autres chrétiens, mais la plupart se christianisent à travers leur commentaire, offrant une source de méditation et d'inspiration pour leurs œuvres aux moralistes. Le stoïcisme s'est d'abord infiltré dans le milieu juridique, puis les discours philosophiques sur les vertus intellectuelles et morales ainsi que sur l'âme, la crainte, la colère et l'ambition, se sont multipliés et ont attiré peu à peu les audiences. [...]
[...] Alors que cet homme est mort et que l'idée allait être abandonnée, Rohmer, intéressé par le sujet, a décidé de le poursuivre, en le modifiant un peu : son adaptation se rapprocherait beaucoup plus du roman d'Urfé. Le synopsis du film que l'on trouve pour le film est le suivant : Céladon est le fils d'une famille de petite noblesse d'une communauté gauloise du Vème siècle vivant à l'écart de la civilisation romaine. Il aime une bergère nommée Astrée et vit tel un berger pour être berger auprès d'elle. [...]
[...] L'orthographe et (dans la mesure du possible) à la mise en page du XVIIe siècle ont été conservées. Sources secondaires - Maxime Gaume, Les Inspirations et les sources de l'œuvre d'Honoré d'Urfé, Centre d'Etudes Foréziennes - Honoré d'Urfé en Forez : Quatre siècles d' Astrée L'Essor de la Loire, supplément du 7 septembre 2007. - Gaston Bachelard, L'Eau et les rêves, Le Livre de Poche - Centre d'étude foréziennes, François Tomas, Paysages et milieux naturels de la plaine du Forez, Saint-Étienne - Gérard Genette, Figures Le serpent dans la bergerie Éditions du Seuil - Tony Gheeraert, Saturne aux deux visages, Introduction à l'Astrée d'Honoré d'Urfé, Publications de l'Université de Rouen Nous avons lu et étudié L'Astrée dans la sélection et l'édition qu'en propose Jean Lafond en Folio classique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture